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Med Resto, victime de son succès ?

Med Resto, victime de son succès ?

Nous sommes le samedi 20 novembre quand la police nationale s’attaque sans prévenir aux débits d’alcool dans la capitale principalement. Plusieurs d’entre eux sont fermés. On peut citer Gasy Kara, Café des Artistes ou encore Med Resto. Les raisons de cette mesure intempestive varient selon les personnes interrogées. Si la police avance une lutte contre la délinquance juvénile, aux impôts où ces entrepreneurs paient leur licence à coup de millions de nos francs c’est un autre son de cloche. On accuse en effet Med Resto, le cas qui nous intéresse aujourd’hui, d’être implanté tout près d’un « hôpital ». En réalité, un hôpital n’a pas le même statut juridique qu’une clinique alors que c’est celle-ci qui se trouve à l’étage des locaux de Med Resto. Mais passons car qui veut noyer son chien ne peut que l’accuser de rage pour justifier son acte. Ce que l’opinion doit savoir, il n’y a jamais eu de dénonciation de la part des patients. Pas plus que le propriétaire de la clinique qui est cumulativement le propriétaire de l’immeuble et donc celui qui a loué à Med Resto le local. Dr Ben Imane, puisqu’il s’agit de lui, n’a jamais eu maille à partir avec son client. Il faut être crédule pour croire qu’un médecin de la trempe de Ben Imane, laisserait les clients de Med Resto perturber la nécessaire tranquillité de ses patients au risque d’entacher sa réputation et celle de sa clinique. S’il a avalé sa langue depuis 2013, ce n’est pas pour continuer à empocher le loyer car le local est couru par plusieurs entrepreneurs, mais c’est parce qu’en réalité il n’y a rien à reprocher à son client. Les activités du resto-bar n’impactent aucunement le fonctionnement de la clinique médicale.

Quand on entend à longueur de journées ce genre d’arguments, on ne peut que se poser les questions suivantes: Pourquoi ne pas fermer Coelacanthe qui se trouve à deux pas de la clinique de Dr Soimih ? Pourquoi ne pas fermer Le Tennis Club qui se trouve à proximité d’une mosquée et de l’Alliance française, établissement fréquenté par des enfants en bas âge ? Pourquoi ne pas s’en prendre à Chemir dont le magasin se trouve à deux pas du siège de l’exécutif de Ngazidja (Ngazi Ngomé), à deux pas de la trésorerie générale des Comores, et à deux pas du ministère de l’intérieur ? Pourquoi ne pas fermer Chez Nini Bar & Grill à Mitsamiouli alors qu’il se trouve au beau milieu d’une zone habitée et que ses activités liées à la vente d’alcool pourraient influencer négativement des enfants ? Pourquoi avoir autorisé la réouverture de Gasy Kara à Moroni Djivani alors qu’il se trouve dans une situation similaire que Chez Nini ? Voyez-vous, chers lecteurs ? On ne manquera pas d’arguments péremptoires quand on veut noyer son chien. Le religieux évoquera le caractère haram de l’alcool ce qui est tout à fait légitime. Le parent évoquera le danger qui pourrait guetter son enfant ce qui est tout à fait légitime. Et ainsi de suite. Alors que faire ? On n’a pas à chercher midi à quatorze heures. La seule et unique boussole qui doit orienter les décisions de l’autorité publique doit être la loi de la République. Rien que la loi de la République. Une fois qu’on laissera nos humeurs, nos différentes sensibilités, et nos emprises prendre le dessus, l’on ne peut que baigner dans une République bananière avec tous ses corollaires. Si un jeune entrepreneur, comorien de surcroît, est coupable d’une faute quelconque, la raison, le nationalisme et le protectionnisme voudraient qu’on le rappelle à l’ordre ou qu’on lui communique une mise en demeure ou qu’on lui colle une amende. La faute commise par nos policiers le 20 novembre doit être rapidement réparée pour permettre aux jeunes entrepreneurs lésés de continuer à prospérer dans le domaine d’activité qu’ils ont choisi. C’est le pays qui sortira gagnant.

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