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Une jeunesse qui refuse de baisser les bras malgré les difficultés

Il s’appelle Tamim.
Il y a un an, il était étudiant à l’UDC et tenait un « kiosque » de vente de crédit télécom au quartier Bacha.
Du jour au lendemain, il a décidé de rentrer au village travailler avec sa mère aux champs.
L’impulsion du début, s’est révélée une passion.
Et pourtant rien ne le destinait à ce métier, lui, le fils d’un ancien préfet, ancien député et ancien maire.
Il a grandi à Moroni, a étudié en Tanzanie pendant 2 ans, avant de revenir passer son Bac. Quand il a commencé l’université, il se voyait, comme tous les jeunes de son âge, porter un jour le costume et travailler dans un bureau.

Très vite, il a cessé de rêver. Il a décidé de prendre sa vie en main et de travailler la seule richesse qu’il a, la terre.
Il se plaît à travailler cette terre et rêve d’une ferme où il cultivera des produits bio.
Il se donne 5 ans pour apprendre. Dans cette phase, il expérimente des méthodes de culture qu’il apprend ici et là sur YouTube. Comment exploiter la terre sans l’appauvrir, comment augmenter le rendement sans utilisation de produits chimiques, l’alternance des cultures, …
Il est bien parti pour réaliser une ferme où bananiers, tarots et maniocs cohabitent avec les haricots verts, tomates, poireaux, concombre et salade.
Il en est encore loin aujourd’hui. Il commence tout juste à apprendre les ficelles du métier. Il a soif d’apprendre et de comprendre la terre. Cette terre du sud de la grande Comores, dure à cultiver mais très fertile. Les légumes poussent sur des cailloux.
Il veut aussi faire de l’aviculture et il aimerait faire un stage dans un poulailler pour apprendre les rudiments du métier.

Dans cette phase où il défriche le terrain, il prépare des fagots qu’il vend. Rien ne se perd, tout se transforme !
Il fait des cultures test qu’il vend. Il écoute attentivement les retours des clients pour mieux cibler son offre . C’est ainsi qu’il a compris que les tomates cerises qui donnent pourtant un bon rendement ne se vendront pas bien.
L’argent gagné sur ces vente lui sert à acheter les outils de travail (pioche, râteau, arrosoir, …) et les semences qui coûtent très cher.

En attendant, il se lève tous les jours à 4h du matin pour une montée au champs qui dure 1h30. Il travaille jusqu’au coucher du soleil.
Il espère construire une baraque dans son champs pour pouvoir y rester 5 jours par semaines.
La chance qu’il a, c’est la bonne couverture internet de la zone qui lui permet de faire des recherches lorsqu’il bute sur un problème. Mais surfer sur YouTube coûte cher.

Malgré les difficultés et les incertitudes, il est heureux comme jamais. Il a trouvé sa voie et il y croit.

Si vous êtes dans le Sud, ses champs se trouvent dans la forêt de Mohoro Diwaro et Padjuu, entre Nyumamilima et Ntsinimwapanga.
Si vous voulez des fagots vous pouvez les acheter directement aux champs ou à Mohoro.

HaYba FM la Radio Moronienne du Monde

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