Les Tanzaniens se rendent aux urnes ce mercredi 29 octobre pour élire leur président et leurs députés. Mais l’ambiance est loin d’être sereine. Depuis plusieurs semaines, le pays vit sous tension : violences, arrestations et disparitions se multiplient à l’approche du scrutin.
Dans les bureaux de vote, la participation est très faible. Beaucoup de citoyens ont peur de sortir ou pensent que leur vote ne changera rien. La raison : les principaux opposants de la présidente Samia Suluhu Hassan ont été écartés. L’un a été emprisonné, un autre disqualifié du processus électoral. Pour de nombreux observateurs, il n’y a donc aucun suspense.
Samia Suluhu Hassan, 65 ans, est arrivée au pouvoir en 2021. À l’époque, elle était présentée comme une nouvelle ère pour la Tanzanie. Première femme présidente du pays, elle avait succédé à John Magufuli après la mort soudaine de celui-ci. Magufuli avait été critiqué pour son autoritarisme et sa gestion contestée de la pandémie de Covid-19.
Au début, la nouvelle présidente avait adouci le ton : réouverture de l’économie aux investisseurs étrangers, discours plus apaisé, quelques libertés retrouvées. Ses supporteurs l’appelaient affectueusement “Mama”, la mère de la nation.
Mais cet espoir n’a pas duré longtemps. Aujourd’hui, la répression des voix critiques serait encore plus sévère que sous Magufuli, selon plusieurs médias internationaux. Les forces de sécurité ont averti qu’elles ne toléreraient aucun trouble le jour du vote. Des chars ont même été déployés dans les rues de Dar es Salaam, la capitale économique.
Sur les réseaux sociaux, des appels à manifester ont circulé. En réponse, la présidente a assuré qu’il n’y aurait aucune menace sécuritaire le jour des élections. Pourtant, de nombreux Tanzaniens préfèrent rester chez eux.
Au sein du parti au pouvoir, le Chama Cha Mapinduzi (CCM), cette faible mobilisation inquiète. Même si le parti dirige le pays depuis l’indépendance, l’image démocratique de la Tanzanie semble aujourd’hui fragilisée.
IBM


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