
Un poste prestigieux, un bilan inexistant. Mounir-Yassine SAID, alias FFU, nommé premier conseiller de l’ambassade des Comores en France en novembre 2022, après avoir été conseiller du président Azali Assoumani, est au cœur d’une affaire qui montre la défaillance de la diplomatie comorienne et de l’administration. Depuis sa prise de fonction, il aurait déserté ses responsabilités, selon des sources internes à l’ambassade. Malgré son absence prolongée, il continue de percevoir un salaire mensuel d’environ 1 800 euros, sans aucune justification apparente.
Plusieurs sources confirment que FFU n’a pas de carte diplomatique, un document indispensable pour exercer pleinement ses fonctions. Pire encore, il n’a assisté à aucune représentation diplomatique, un manquement grave pour un poste aussi important. Malgré des déclarations publiques, notamment dans plusieurs vidéos où il promettait de reprendre son travail, ces engagements se sont avérés être des paroles vides, dénuées de tout suivi concret.
Ce scandale dépasse le cas individuel de Mounir-Yassine SAID. Il montre les dysfonctionnements structurels et le laxisme qui semblent gangréner certaines institutions comoriennes. Comment un poste aussi stratégique a-t-il pu être confié à une personne dont l’engagement professionnel est inexistant ? Pourquoi aucune sanction ou enquête n’a-t-elle été initiée pour corriger cette situation ? Comment le gouvernement peut-il continuer de parler de renouveau avec ce genre de comportement à l’international ?
Alors que les Comores traversent une période diplomatique compliquée sur la question de Mayotte avec la France , avec une diaspora qui lutte pour accéder aux services de base, ce type de comportement illustre le fossé entre les dirigeants et les réalités quotidiennes des citoyens. Ce scandale risque de ternir davantage l’image de la diplomatie comorienne, déjà fragilisée par d’autres controverses.
Misbah Said
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