Saïd-Bakar Mougné Mkou, un intellectuel comorien passionné d’histoire et admirateur des pensées d’Averroès et d’Ali Soilihi, a récemment partagé ses inquiétudes concernant l’état actuel de l’enseignement de l’arabe et de l’islam aux Comores. Dans son article « Incohérences chez Mufti », il critique la manière dont l’arabe est enseigné dans le pays, soulignant que la plupart des Comoriens, y compris des personnalités politiques de haut rang, ne comprennent pas la langue.
Saïd-Bakar insiste sur le fait que la maîtrise de l’arabe est essentielle pour comprendre le Coran et la Sunna, comme l’a déclaré Ibn Taymiyya. Cependant, il déplore le manque d’initiatives pour promouvoir l’enseignement de l’arabe aux Comores, contrairement à ce que fait l’Alliance française pour la littérature française.
Il fait également référence à Ibn Khaldûn, qui a souligné que la simple mémorisation du Coran ne suffit pas à maîtriser l’arabe. Saïd-Bakar voit une similitude entre la situation actuelle aux Comores et celle du Maghreb à l’époque de Ibn Khaldûn et d’Averroès, où la mémorisation du Coran sans la maîtrise de l’arabe n’a pas contribué au développement des sciences.
Saïd-Bakar critique également les sermons du vendredi aux Comores, qu’il juge déconnectés de l’essentiel et dépourvus de sens. Il déplore le fait que ces sermons ne traitent pas des questions de développement et des victimes du visa Balladur, et sont souvent politiquement polarisés.
En substance Saïd-Bakar appelle à une réforme de l’enseignement de l’arabe et de l’islam aux Comores. Il insiste sur la nécessité d’une pensée critique et d’une meilleure compréhension de la langue arabe pour une pratique religieuse plus éclairée. Il propose que cette réforme passe par la création de centres culturels financés par les pays arabes. Plutôt que d’envoyer des dons matériels comme des moutons ou des dattes, il suggère que ces pays investissent dans l’éducation et la culture pour un impact durable et significatif sur la société comorienne.
ANTUF Chaharane
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