
Achmet Saïd Mohamed, leader du mouvement Hury, a été réincarcéré à la maison d’arrêt de Moroni le jeudi 13 juin, malgré un certificat médical émis la veille, recommandant une prise en charge médicale continue. Ce certificat, consulté par Al-watwan, soulignait que « l’état du patient requiert un suivi médical, une kinésithérapie et un aménagement des lieux d’alitement et de séjour continu ».
Achmet, âgé de 48 ans, avait passé 12 jours dans une clinique privée avant d’être transféré, pour des raisons encore obscures, à l’annexe d’El-Maarouf de Mde. Selon une source anonyme, les conditions sanitaires de Mde étaient si déplorables qu’elles ont poussé Achmet à préférer retourner en prison. « La literie était rongée par des rats, les toilettes étaient éloignées, les lieux insalubres », a révélé cette source, indiquant que ces conditions contrastaient fortement avec les prescriptions médicales.
Faïza Soulé Youssouf, journaliste, rapporte que l’opposant a du mal à marcher sans assistance et risque une paralysie des membres inférieurs. Initialement, l’ordonnance du juge prévoyait un délai d’hospitalisation de 20 jours, renouvelable une fois, mais Achmet n’a pu bénéficier que d’une dizaine de jours dans la clinique privée.
L’opposant, arrêté le 9 janvier dernier à son domicile par le Peloton d’intervention de la gendarmerie nationale (Pign), a vu son état de santé se dégrader. Son avocat, Me Djamal El-dine Bacar, affirme que « les conditions carcérales l’ont sans doute aggravée ».
Achmet, père de deux enfants et ancien candidat à la présidentielle de 2019, est accusé depuis le 29 janvier d’« attentat et complot contre l’autorité de l’État et tentative de commission d’actes terroristes ». Son arrestation et son traitement ont suscité de vives critiques, notamment en raison des conditions de sa détention et des allégations de dépassement de la durée légale de garde à vue.
IBM
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