C’est alors Marine Le Pen qui gagne l’élection avec un score de 50,07% ».
Le physicien Serge Galam, invité ce mercredi de Bureau de vote sur RMC, a développé une formule mathématique qui démontre que Marine Le Pen peut remporter la présidentielle, même avec moins de 50% d’intentions de vote. Démonstration.
C’est mathématique, Marine Le Pen peut remporter l’élection présidentielle. Serge Galam, physicien, chercheur au CNRS et membre du Cevipof, le centre de recherches politiques de Sciences-Po a travaillé sur le principe de ce qu’il appelle « l’abstention inavouée », une formule mathématique qui montre que Marine Le Pen peut gagner l’élection, même avec moins de 50% d’intentions de vote dans les sondages. Invité ce mercredi de Bureau de vote sur RMC, le physicien a expliqué son raisonnement.
« L’immense majorité des électeurs de Marine Le Pen sont sûrs de voter pour elle, explique-t-il. Alors que pour les gens qui disent qu’ils vont voter Emmanuel Macron, il y a deux catégories: ceux qui adhèrent effectivement à son programme, et ceux qui veulent seulement faire barrage à la candidate du Front national. Une partie de ces derniers sont hostiles à Macron, à ce qu’il représente et à son programme. C’est donc contre leur gré et leur éthique politique qu’ils vont voter Macron le 7 mai. Il va leur falloir avaler une grosse pilule amère le jour du vote ».
« Une abstention inavouée chez les électeurs de Macron »
Serge Galam fait alors cette hypothèse: la pilule sera tellement amère pour ces gens-là, qu’ils vont pour beaucoup préférer s’abstenir. « C’est là qu’intervient la puissance d’une modélisation mathématique », enchaîne le physicien. Exemple: « si Marine Le Pen obtient 42% des voix, ce qui n’est pas impossible, contre 58 pour Macron, normalement elle perd l’élection. Mais si 90% des gens qui ont dit qu’ils votaient pour Le Pen le font, et que dans le même temps seulement 65% des gens qui annonçaient qu’il allait voter Macron le font effectivement, c’est alors Marine Le Pen qui gagne l’élection avec un score de 50,07% ».
« Ce n’est pas que les sondages se trompent, précise Serge Galam, c’est qu’ils ne peuvent pas prendre en compte cette abstention inavouée. Il y a des gens qui n’osent pas dire qu’ils vont s’abstenir ».
BFMTV
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