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Pour une mobilisation de l’Etat au service du citoyen et de la population

Face à des attentes multiples de la population qui est en droit d’exiger un minimum de niveau de vie décent, il est primordial que les gouvernants prennent les mesures adéquates pour soulager les citoyens et conquérir de nouveaux droits sociaux pour tous. Pour ce faire, il convient certes d’agir en urgence à la veille du ramadan pour réduire les nuisances que subit la population au quotidien à commencer par les délestages électriques pas seulement à Ngazidja, la cherté des denrées de première nécessité, le maintien de la régularité des paiements des salaires des agents publics et la mise en place d’un service national d’urgence sanitaire dotée des moyens financiers, humains et matériels à la hauteur des problèmes rencontrés par la population au quotidien sans omettre de la résolution de la question d’eau potable.

Il est essentiel que des réformes structurelles viennent prendre le relais des mesures conjoncturelles qui pourraient être mises en place rapidement.

Au delà d’un audit par ailleurs nécessaire des finances publiques des Comores, il sera utile d’envisager un bilan des compétences de tous agents publics. Un plan pluriannuel de recyclage et de formation permanente de ces derniers sera sans doute plus qu’indispensable afin de renforcer leurs capacités et leur donner de nouvelles compétences. Le renforcement de l’efficacité de l’Action publique ne peut se faire sans la mise en place d’une nouvelle culture de responsabilité transparente et de résultats pour les postes de direction et de chefs de service.

Une charte de qualité de service public devra être mise en place avec des obligations, des devoirs et de nouveaux de travail dans le cadre d’une politiques déconcentration-décentralisation avec un redéploiement des agents publics dans les coordinations de l’Union et des mairies afin que l’administration publique soit proche du citoyen et des usagers. Il est inconcevable que des milliers de citoyens se trouvant dans les îles soient obligés de venir à la capitale pour des besoins administratifs. L’État se doit d’assurer la continuité des services sur l’ensemble du territoire national sans engendrer un surcoût exorbitant pour les citoyens installés en dehors de la capitale administrative. Il appartient à l’Etat de se mettre réellement au service de la population et non l’inverse. Une réorganisation de l’ensemble des services publics des différents ministères sera nécessaire pour atteindre les objectifs visés. Pour ce faire, le choix des femmes et d’hommes à la fois compétents, patriotiques et intègres et qui seraient formés dans le cadre de normes déontologiques et rigoureuses est primordial.

La mise en place d’un centre national de la formation permanente des agents publics permettrait de combler les lacunes du personnel administratif tous les ministères confondus.
J’ose espérer que le nouveau pouvoir ira dans cette voie.

Des choix fondamentaux devront être pris quant à la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes, des parcours éducatifs professionnalisés et l’enseignement technique. Une école technique nationale dépourvue de moyens logistiques, financiers et pédagogiques ne peut suffire les besoins des jeunes déscolarisés ou non cherchant à apprendre un métier pour se prendre en charge. Un programme ambitieux de développement de l’enseignement technique et professionnel avec un Conservatoire national des Arts et Métiers devra être mis en œuvre avec le déploiement des moyens nécessaires pour rendre opérationnels les jeunes sur le marché du travail. Cela permettrait également contribuer à la lutte contre le chômage des jeunes. Une loi pour l’emploi des jeunes avec l’élaboration d’un contrat d’insertion professionnelle et d’apprentissage en concertation avec les acteurs économiques et les organisations du secteur privé permettrait de dégager des ressources additionnelles pour financer un tel programme avec l’instauration d’une taxe d’apprentissage pour les entreprises d’une certaine taille.

La mobilisation des ressources internes ne peut être efficace sans une réorganisation complète des services fiscaux avec le recrutement sur concours d’agents qui seront formés en interne par des formateurs expérimentés nationaux ou étrangers. Une révision des modes de fonctionnement des administrations fiscales avec un accroissement de contrôles fiscaux est recommandée dans le cadre d’un plan global de lutte contre le secteur informel et de promotion du civisme fiscal. La présence fiscale de l’Etat devra être effective sur le territoire national avec l’organisation de pôles de recouvrement fiscal dotés de moyens législatifs, digitaux et administratifs accrus.

Pour conclure, le chef de l’Etat comorien et son gouvernement doivent non seulement agir de manière urgente mais également en profondeur pour réformer le pays afin que l’Action publique puisse être efficace et porteuse de changements concrets et durables pour la population. A défaut de réformes structurelles adéquates, le pays risque de faire du surplace en mettant à mal la cohésion sociale et l’unité nationale. La détermination et la volonté politique constituent la pierre angulaire du réformisme étatique pour le salut de la Nation comorienne.

Darchari Mikidache,

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