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Mzimba signe son retour en politique

Après trois ans d’absence sur la scène politique, Ibrahim Ali Mzimba fait son retour en politique. Le candidat malheureux aux élections de 2019 est revenu sur le dialogue national dans lequel il appelle à miser sur son format.

Après des années de silence, êtes-vous dans l’opposition ou dans le pouvoir ?

Je n’ai jamais quitté l’opposition mais j’ai suspendu temporairement mes activités politiques et je remercie l’opposition pour la continuité du combat. Nous avons organisé une manifestation au lendemain de l’élection controversée et j’ai été blessé. Certains leaders sont en France mais nous autres avons décidé de rester au pays. J’ai démissionné au poste du vice-président du Cnt mais j’ai travaillé dur dans l’agriculture et dans l’hôtellerie. Je lutte contre la politique du président Azali. Ce qui signifie que je suis toujours dans l’opposition et aujourd’hui j’officialise mon retour en politique.

Le président Azali a prôné un dialogue national. Quelle est donc votre position à cela ?

Dans le groupement social, il y a de dialogue et quiconque ne peut refuser un dialogue. Mais un dialogue a un préalable. Il y a eu des problèmes dans notre pays, des morts, des réfugiés entre autres. Mais les préalables nécessaires c’est de savoir qui doit participer au dialogue. Et ce sont les politiques qui doivent y participer et il serait mieux de définir le format des acteurs politiques. Il y a la Crc car c’est le parti au pouvoir, il y a le parti orange et le grand parti politique comorien à savoir Juwa. Nous ne pouvons pas organiser un dialogue sans Juwa et Sambi, Updc et Mamadou, et le mouvement du 17 février, Rdc et Mouigni Baraka. Il y a aussi les personnalités de ce pays qui doivent y participer. Et nous ne pouvons pas impliquer des hommes soi-disant des politiciens. Ce n’est pas tout le monde qui doit prendre part au dialogue. Il y a une légitimité car il pourrait y avoir de la manipulation. Il y a des faux partis politiques. Pour qu’il ait dialogue, il faut remettre le pays à la confiance, libérer les prisonniers politiques et c’est indiscutable. Que les personnes qui sont réfugiées à l’étranger rentrent au pays en paix. Ce sont des préalables. Mais les institutions sont silicosées. Il faut débrider les institutions pour que le président soit populaire. Ce sont des mesures nécessaires et préalables pour le dialogue. Libérer les prisonniers dont Abdallah Abdou Hassani. Si on écarte ceux qui ont la légitimité populaire, le dialogue sera un échec. Pas de dialogue sans la Crc, Juwa, Updc et ses leaders.

Etes-vous pour aux élections de 2024 ?

Azali totalise 13 ans de pouvoir et lui seul, a une expérience de gouvernant. Il est un homme qui doit incarner une sagesse. Il doit se prononcer clairement qu’il ne sera pas candidat en 2024. Il ne sera pas honorable de battre campagne avec Azali vu son expérience politique. Et si il y aura élection en 2024 c’est parce que Azali est reconnu par la communauté internationale et je ne me souscris pas à ceux qui appellent sa démission en 2021 car j’ai été acteur dans la constitution de 2019. Mais s’il veut être président en 2024 c’est son droit mais il faut des élections justes, loyales et transparentes. Aucun pays ne dialogue sur des élections. C’est le pouvoir de remettre la population en confiance afin de ne pas reproduire les irrégularités de 2019. L’enjeu et la victoire de 2024 c’est lorsque le président est élu avec transparence. C’est difficile si on prône une émergence alors que le président n’est pas aimé.

Que dites-vous de la justice de notre pays ?

Je suis l’ancien bâtonnier et tous nos juges sont instruits et ils sont des bons juges. Mais deux problèmes se posent dans notre pays. Il y a des juges qui ne croient pas qu’ils sont indépendants. Le vrai juge est celui qui s’impose et ose dire non. Il serait mieux de prendre comme exemple la justice de Maurice où les pourvois en cassation se font à Londres. Après la guerre du Rwanda, pour mettre fin aux conflits, ils ont appelé des juges internationaux. Et Dubaï a appelé des juges indiens et anglais. Il serait mieux de mélanger nos juridictions avec des juges internationaux. Le pays est classé 50e pays les moins avancés dans la justice.

Quel est votre réaction par rapport à la vaccination ?

Notre pays est classé pays à zone verte. Le pays a bien géré le covid-19. Mais le monde doute le vaccin. Le mieux est de renforcer les mesures barrières car personne n’est disposé à imposer un vaccin à quelqu’un.

Propos recueillis par KDBA / al fajr

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