
À quelques jours du cinquantenaire de l’indépendance des Comores, une autre célébration attire l’attention à Moroni : la Journée internationale de la langue swahilie, prévue le 9 juillet. Cette édition 2025 revêt une résonance particulière, où la langue devient le reflet d’un héritage partagé et d’une ambition diplomatique renouvelée.
Langue transnationale parlée par plus de 200 millions d’Africains, le swahili s’invite au cœur des festivités nationales. L’ambassade de Tanzanie a donné le ton lors d’une conférence de presse le 1er juillet. « Le swahili est bien plus qu’un outil de communication. Il témoigne d’une histoire d’échanges, de mariages, de partages entre nos deux peuples », a déclaré l’ambassadeur Saidi Yakubu. Un rappel fort des liens historiques entre les Comores et la Tanzanie, toujours visibles à travers les flux migratoires et commerciaux.
Aux Comores, le shikomori, langue nationale, partage avec le swahili une racine linguistique commune, forgée par des influences arabes, persanes et bantoues. Pour Abdelkader Mahamoud, président de l’Amicale Comores-Tanzanie, cette journée est « un message d’unité pour notre région », un appel à renouer avec une matrice culturelle est-africaine.
Moroni s’animera donc au rythme du swahili, entre musique, poésie et gastronomie. Mais au-delà des festivités, des voix s’élèvent pour faire de cette langue un pilier de l’enseignement comorien. Car célébrer le swahili aujourd’hui, c’est miser sur une diplomatie linguistique porteuse d’avenir. C’est affirmer une double appartenance : celle à une nation souveraine depuis 50 ans, et à une Afrique soudée par ses langues et ses valeurs.
IBM
Réagissez à cet article