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Les voleurs d’État relâchés : un coup dur pour la lutte anti-corruption aux Comores

La libération de Yasser Ali Assoumani, ancien directeur général des aéroports des Comores, ainsi que d’autres condamnés dans l’affaire des lingots d’or, a suscité l’indignation sur les réseaux sociaux. Ces personnes, qui avaient été condamnées à sept ans de prison ferme et à une amende d’un million de francs comoriens pour trafic illicite de lingots d’or, ont été libérées sous conditions par un arrêté ministériel publié le 22 mars.

Le ministre de la Justice, Djae Ahmada Chanfi, justifie cette décision en invoquant la surpopulation carcérale dans les prisons du pays, une situation qui dure depuis des années. Pourtant, il est difficile de comprendre comment la libération anticipée de personnes condamnées pour corruption peut contribuer à améliorer l’administration de la justice et la lutte contre la corruption dans le pays.

Cette décision soulève également des interrogations quant à l’indépendance de la justice comorienne. Comment peut-on expliquer qu’un ministre ait le pouvoir de libérer des personnes condamnées pour corruption ? Les Comores sont confrontées à des défis majeurs en matière de lutte contre la corruption et cette décision risque de compromettre les efforts déployés jusqu’à présent pour combattre ce fléau.

Les réactions sur les réseaux sociaux sont unanimes : la libération de ces personnes condamnées pour corruption est un scandale. De nombreux internautes dénoncent la légèreté avec laquelle les autorités traitent les affaires de corruption dans le pays. Certains s’interrogent également sur l’absence de détenus politiques parmi les bénéficiaires de ces libérations conditionnelles.

Cette décision risque de fragiliser la confiance de la population envers l’administration de la justice et de donner l’impression que la corruption peut impunément prospérer dans le pays. Les autorités comoriennes doivent prendre des mesures énergiques pour garantir l’indépendance de la justice et renforcer la lutte contre la corruption. La libération de personnes condamnées pour corruption ne peut être considérée comme une solution à la surpopulation carcérale ou à tout autre problème. Elle ne fait que compromettre l’efficacité de la justice et la crédibilité du système judiciaire dans son ensemble.

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