Tous les Comoriens le savent.
Le public est sabordé. Etablissements en ruine. Même le lycée historique du pays tient à peine débout. Très peu d’élèves, donc de moins en moins de divisions, menace de disparition. Ne fréquentent le public que ceux qui n’ont pas le choix.
Le privé est gouverné par la loi de l’argent. Multiplication anarchique des établissements. Non-respect des normes spécifiés dans le cahier des charges. Scolarité incontrôlée. Seuls quelques établissements sortent la tête de l’eau. Mais ils baignent dans un système pourri.
Le pire : le gouvernement Azali s’accommode de cette situation. Le ministère de l’éducation semble désarmé, sans moyens ni vision, accompagne la descente aux enfers du secteur le plus important du pays. Sans éduquer convenablement ses enfants, le pays n’aura pas d’avenir.
Deux événements récents témoignent éloquemment de l’abandon de l’éducation par le pouvoir, un abandon que l’on peut caractériser de crime imprescriptible contre notre pays.
Fin de l’année, discours sur l’Etat de la nation. Un discours essentiel, bilan et perspective. Le président Azali, n’a consacré que quelques mots à l’éducation, une formalité de toute évidence. Comme il abordait tous les secteurs, alors il ne pouvait pas ne pas évoquer l’éducation. Il faudrait le lire ou le relire dans Alwatwan numéro 4587 du 02/01/2023. Comment un Chef d’Etat peut faire preuve d’autant de légèreté sur un secteur décisif de l’avenir du pays qu’il dirige ?
26 janvier 2023, célébration en grande pompe de la JOURNEE INTERNATIONALE DE LA DOUANE. Le président et tout le gotha du pouvoir se sont mobilisés. Par contre le 24 janvier 2023, la JOURNEE INTERNATIONALE DE L’EDUCATION est passée inaperçue. En réalité elle est inconnue du pays, un pays qui raffole de « journées internationales », qui se complait dans les célébrations festives, devenues une « industrie » pour certains.
Et comme pour nous faire un pied de nez, la journée des douanes fut placée sous le thème : METTRE LE JEUNESSE AU CŒUR DE LA PRISE DES DECISIONS. De l’humour au troisième degré : le pays dirigé par une jeunesse ignorante comme perspective que nous dessineraient Azali et les siens.
Idriss
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