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Le double défi du Président Azali

Lors de son adresse à la nation du 28 avril 2018, le Président Azali Assoumani a annoncé la tenue au mois de juillet prochain d’un referendum portant sur certaines modifications de la constitution. Ce 29 avril 2018 à Domoni, lors de l’inauguration du siège de l’établissement Electricité d’Anjouan (EDA), il a annoncé la tenue d’élections anticipées du Président de l’Union et des Gouverneurs des iles. C’est un double défi pour un Président qui ne dispose pas de majorité parlementaire et qui a rompu avec la principale formation politique du pays, le Juwa, qui l’a aidé à accéder au pouvoir en mai 2016. Comment va-t -il deux ans après son accession au pouvoir, avoir une majorité pour faire passer sa réforme constitutionnelle et reaccéder à la magistrature suprême ?

Faut -il rappeler que lors de l’élection présidentielle d’avril 2016, le candidat arrivé en tête lors de ce scrutin, l’actuel Président de l’Union des Comores, Azali Assoumani, a été mal élu avec seulement 41,43% des voix. Lors des primaires de cette élection présidentielle dans l’ile de la Grande Comore du 21 février 2016, le candidat Azali Assoumani était arrivé en troisième position en obtenant 15, 10% des voix, derrière les candidats Mohamed Ali Soilih (17,88%), Mouigni Baraka (15,62%). Fahmi Said Ibrahim le andidat indépendant qui était soutenu par le parti Juwa, était éliminé in extremis en obtenant près de 14,86 %. Ainsi, les trois candidats admis à l’élection présidentielle de 2016 avaient chacun obtenu individuellement moins de 18 % des suffrages exprimés à la Grande Comore, un sinistre record depuis la tenue de la première primaire de l’élection présidentielle de l’Union des Comores du mois de mars 2002.

Ala veille de la tenue de l’élection présidentielle du 10 avril 2016, une alliance entre deux anciens Présidents de l’Union des Comores avait vu le jour le 1er avril 2016 à Voidjou en Grande Comore entre les anciens Présidents Azali Assoumani et Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, Président d’ honneur du parti Juwa. Cette alliance inédite entre deux ennemis intimes de la vie politique du pays avait permis l’élection du candidat Azali Assoumani à la magistrature suprême à l’issue d’un scrutin marqué par le faible enrôlement de la population, dans les listes électorales. En effet, l’opération de bio métrisation des listes électorales avait abouti au recensement de près de 301 000 personnes sur les 400 000 personnes attendues, soit un écart de plus de 100 000 électeurs qui n’ont pas été recensés. En outre, le tiers des cartes électorales établies avec beaucoup de retard, n’a pas été distribué. Ainsi, une minorité de la population a voté pour la majorité des électeurs qui n’était pas recensée ou ne disposait pas de cartes d’électeurs.

Pour la première fois depuis la mise en place des nouvelles institutions issues de la constitution du 23 décembre 2001, un Président de l’Union avait obtenu moins de 50 % des suffrages exprimés dans un scrutin. Il est sans majorité à l’Assemblée de l’Union. En rompant l’année dernière, l’alliance nouée avec le parti Juwa, le Président Azali Assoumani n’a pas élargi sa base électorale. Réussira-t-il à relever son double défi, de reformer la constitution en juillet 2018 et se faire élire pour un autre mandat en 2019 ?

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