Le président Azali Assoumani, réélu lors de l’élection contestée de 2024, a nommé un nouveau gouvernement il y a près d’un mois. Un décret récent, n°24-107/PR du 6 août 2024, modifie substantiellement les attributions du Secrétaire Général du Gouvernement (SGG), un poste actuellement occupé par Nour El Fath, fils du président. Cette modification a suscité de vives critiques, notamment de la part de Yhoulam Athoumani, un jeune politicien juriste de la diaspora.
L’article 2 du décret stipule que le SGG devient un organe administratif permanent chargé de coordonner l’action gouvernementale et d’évaluer les réalisations des ministères en fonction de leurs feuilles de route respectives.
Yhoulam Athoumani, juriste et politicien de la diaspora, critique sévèrement les pouvoirs élargis conférés au SGG. Selon lui, le décret attribue au Secrétaire Général du Gouvernement des pouvoirs qui dépassent largement ses attributions constitutionnelles. Athoumani rappelle que, selon la Constitution, seul le président de l’Union a le pouvoir d’évaluer les ministres, à moins qu’il ne délègue explicitement cette tâche à certains membres du gouvernement. Le SGG, n’étant pas membre du gouvernement, ne devrait pas se voir conférer de telles responsabilités.
Depuis la nomination du nouveau gouvernement, des analystes politiques suggèrent que ce gouvernement est issu de la volonté du fils du président et non du président lui-même. Nour El Fath prend de plus en plus de place dans la politique du pays, et cette modification du décret semble confirmer cette perception. En effet, cela lui confère implicitement un pouvoir de chef de gouvernement.
D’autres analystes espèrent que Nour El Fath, en raison de son jeune âge, pourra réformer le pays et utiliser ce pouvoir non pour renforcer son autorité personnelle, mais pour aider à ce que les ministres soient réellement évalués sur leurs actions et non sur leur alignement au pouvoir.
Cette polémique met en lumière des questions fondamentales sur la séparation des pouvoirs et la gouvernance en Union des Comores. Les critiques d’Athoumani reflètent une inquiétude plus large concernant la concentration du pouvoir au sein de la famille présidentielle et les implications potentielles pour la démocratie et l’état de droit dans le pays. Alors que le gouvernement récemment formé entame ses fonctions, ces débats pourraient influencer les dynamiques politiques et la perception publique de l’administration d’Azali Assoumani.
Le décret n°24-107/PR renforce considérablement les pouvoirs du Secrétaire Général du Gouvernement, une décision qui a suscité des critiques vigoureuses et relancé le débat sur la gouvernance et la séparation des pouvoirs en Union des Comores. Les espoirs sont désormais tournés vers une utilisation positive de ce pouvoir pour réformer efficacement le pays.
ANTUF Chaharane
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