
Mouhtar, mieux connu sous le pseudonyme de Lasalasa, un enseignant en mathématiques reconnu et sans casier judiciaire en France, se trouve aujourd’hui en détention aux Comores. Son « crime » : avoir relayé les témoignages de victimes de certains prédicateurs religieux devenus de véritables gourous au sein de la communauté comorienne. Depuis plusieurs années, Lasalasa s’illustre comme le porte-voix des victimes d’arnaques, un rôle qu’il prend au sérieux et qui lui vaut désormais une incarcération inattendue et controversée.
En France, où il enseigne les mathématiques depuis plus d’une décennie, Lasalasa jouit d’une réputation solide et irréprochable. Mais au-delà de sa carrière, il a pris sur lui de dénoncer les dérives de certains prédicateurs religieux qui profitent de leur influence pour exploiter les fidèles comoriens, en quête de spiritualité et d’espoir. Dans des émissions tenues avec le célèbre Kamlas, Lasalasa a offert une tribune aux victimes, leur permettant d’exposer publiquement les abus dont elles ont été victimes, d’éclairer le public et de susciter un débat au sein de la communauté.
Les témoignages sont édifiants. Sous couvert de conseils religieux, ces prédicateurs pratiquent extorsions et manipulations, abusant de la confiance de leurs fidèles. Lasalasa a mis en lumière ces pratiques, invitant les victimes à parler sans crainte et à sensibiliser les autres, pour que chacun puisse distinguer la vraie spiritualité de la manipulation.
Mais son engagement lui a attiré l’inimitié de certains. Lasalasa se retrouve aujourd’hui en détention suite à une plainte déposée par Moussa Adamou, une figure religieuse influente. Cette détention pose une question qui résonne profondément : mérite-t-il réellement un mandat de dépôt pour avoir donné la parole à des victimes ? Où est la liberté d’expression ?
L’histoire de Lasalasa nous rappelle que, parfois, même les voix les plus bienveillantes et intègres peuvent être réduites au silence par ceux qui préfèrent préserver leur pouvoir que de permettre à la vérité d’éclater.
Misbah Said
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