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Faute de riz, des familles Anjouanaises forcées à déterrer du riz périmé : Une tragédie sans précédent

En plein cœur de Mutsamudu, à Anjouan, une scène d’une extrême tristesse se déroule, révélant une réalité qui choque et indigne : des familles désespérées creusent le sol pour extraire du riz avarié, dans l’espoir de calmer une faim devenue insupportable. Nous sommes en 2024, dans un pays qui, malgré ses nombreux défis, n’est pas en guerre. Et pourtant, les habitants d’Anjouan vivent aujourd’hui un cauchemar éveillé, conséquence directe de la mauvaise gestion et de l’indifférence d’un gouvernement déconnecté des besoins de son peuple.

Dans une vidéo déchirante devenue virale sur les réseaux sociaux, un homme dénonce ce qu’il voit. « Vous voyez ces gens, ils ramassent du riz périmé, jeté par des magasins. Mais avec la faim qui les tenaille, ils n’ont pas le choix que de trier ce riz pour survivre », explique-t-il, montrant les images accablantes. Comment en est-on arrivé là, dans un pays où, officiellement, rien ne devrait empêcher les citoyens de manger à leur faim ?

La pénurie de riz, essentielle dans l’alimentation des Anjouanais, dure depuis plusieurs mois. Le gouvernement, pourtant averti, semble choisir l’inaction. Cette situation, d’après des observateurs critiques, est une conséquence des manœuvres politiques sordides visant à exploiter la misère pour servir des intérêts électoraux. Assane Ali, un habitant d’Anjouan, ne peut retenir ses larmes en décrivant la situation : « Il est vrai qu’il n’y a pas de guerre, mais des responsables privent leur propre peuple de moyens de subsistance pour se maintenir au pouvoir ».

La population d’Anjouan, déjà accablée par la misère, est aujourd’hui confrontée à une famine créée de toutes pièces. « Cette famine est un affront à notre dignité », déclare un autre citoyen, outré. L’indignation est palpable, mais le gouvernement reste silencieux, comme anesthésié face aux souffrances de ses citoyens.

L’Office National d’Importation et de Commercialisation du Riz (Onicor), censé garantir l’approvisionnement en riz, semble plus préoccupé par l’opacité de ses pratiques que par le sort des familles affamées. Les responsables se dérobent, évitant les questions de la presse, tandis que sur le terrain, les témoignages se multiplient, dénonçant des pratiques de corruption. « Des agents de l’Onicor utilisent les noms de commerçants pour détourner les stocks de riz à leur profit, alimentant ainsi un marché noir qui ruine les plus pauvres », révèle Badrou Saïd, un commerçant exaspéré.

Cette situation illustre l’échec cuisant d’une politique qui sacrifie les besoins élémentaires de la population sur l’autel de l’intérêt personnel. Voir des familles déterrer du riz pourri pour se nourrir est le symptôme d’un dysfonctionnement profond, d’une gouvernance qui a trahi sa mission première : protéger et servir son peuple.


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