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Fatima Mze Said incarcérée à la maison d’arrêt de Moroni : la justice comorienne en question

Fatima Mze Said Said, militante franco-comorienne, a été placée en mandat de dépôt à la prison de Moroni, selon les déclarations de son avocat. Accusée de « diffusion et divulgation de fausses nouvelles, atteinte à l’image d’une personne, discrédit sur les institutions et leur fonctionnement, injure et diffamation », cette détention suscite de vives inquiétudes quant à l’indépendance de la justice comorienne.

Les accusations portées contre Mme Mze Said Said font suite à une plainte déposée par Youssoufa Mohamed Ali, le Délégué de La Défense. Après avoir passé près d’une semaine en garde à vue à la gendarmerie, bien au-delà du délai légal de 48 heures, la militante a été formellement inculpée et incarcérée.

Cette affaire soulève de sérieux doutes sur le respect des procédures légales et des droits de la défense. Le dépassement du délai de garde à vue constitue une violation flagrante des normes juridiques, pointant du doigt une possible instrumentalisation de la justice à des fins politiques.

L’inculpation de Fatima Mze Said Said repose sur des chefs d’accusation souvent utilisés pour faire taire les voix dissidentes et critiques du gouvernement. La diffusion de fausses nouvelles et la diffamation sont des infractions suffisamment vagues pour permettre une large interprétation, facilitant ainsi leur emploi contre ceux qui osent défier le pouvoir en place.

Cette situation n’est malheureusement pas isolée. Plusieurs observateurs et organisations de défense des droits de l’homme ont maintes fois dénoncé le manque d’indépendance du système judiciaire comorien. Les pressions politiques exercées sur les juges et les procureurs compromettent gravement l’impartialité des décisions judiciaires, créant un climat de peur et de répression.

En emprisonnant une militante connue pour son engagement en faveur des droits humains et de la démocratie, les autorités comoriennes envoient un message clair : la contestation et la critique ne seront pas tolérées. Ce climat répressif étouffe le débat public et menace les fondements mêmes de l’État de droit aux Comores.

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