
Le parti au pouvoir, la Convention pour le Renouveau des Comores (CRC), a proclamé une victoire écrasante lors des élections législatives du 12 janvier. Selon Mohamed Djounaid, ancien directeur général de la Sonelec, la CRC aurait déjà remporté 32 des 33 sièges dès le premier tour. Pourtant, cette victoire soulève de nombreuses questions, car des vidéos de bourrages d’urnes et de bulletins pré-remplis circulent sur les réseaux sociaux, renforçant les soupçons de fraude massive.
Said Bahassani Mohamed, militant de la CRC, rejette les accusations :
« On parle toujours de fraude quand la CRC gagne. Mais nous avons sillonné le pays et convaincu les électeurs. »
Cependant, les preuves visuelles racontent une autre histoire. Les vidéos montrent des pratiques électorales douteuses, notamment des urnes remplies avant l’ouverture des bureaux.
L’opposition, qui avait choisi de boycotter les élections, dénonce un simulacre. Pour Abdou Ahamada, opposant au régime, cette victoire est illégitime :
« Le pouvoir n’a jamais gagné une élection de façon honnête depuis 2016. Ces résultats sont une nouvelle mascarade. »
Ce boycott, considéré comme une erreur par certains, a laissé le champ libre au pouvoir. L’absence de candidats d’opposition dans plusieurs circonscriptions a permis à la CRC de s’imposer sans véritable combat démocratique.
Cette victoire controversée illustre une fois de plus le glissement autoritaire du régime d’Azali Assoumani. Avec une Assemblée nationale largement acquise au pouvoir, les Comores s’enfoncent dans une crise démocratique. La population, déjà désabusée, voit les institutions du pays perdre toute crédibilité.
Les Comores sont désormais face à une impasse politique où les élections ne semblent plus qu’une formalité destinée à légitimer un régime verrouillé.
IBM
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