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Elections de 2024 I Le Front commun de l’opposition appelle au boycott

Le Front commun de l’opposition a fait part, jeudi 26 janvier, de son intention de boycotter les élections de 2024 si le pays, avec le soutien de la communauté internationale, ne se donne pas les moyens nécessaires pour garantir leur totale transparence. Devant des militants de la coordination de la région de Bambao, réunis à Ikoni, des responsables du Front ont demandé à ceux qui se retrouvent encore dans la dynamique de l’opposition à ne pas faiblir et à se préparer «au long combat qui nous attend», allusion faite aux élections du président de l’Union et des gouverneurs des îles prévues théoriquement dans treize mois.


La réunion s’est transformée en longue séance de diatribes contre le pouvoir. La rencontre intervient quelques jours après celle organisée dans la même région par le parti au pouvoir, la Convention pour le renouveau des Comores (Crc). Les orateurs n’ont pas mâché leurs mots, accusant le régime de «ne rouler qu’à lui-même» et de «torpiller toutes les démarches d’une désescalade politique» pouvant contribuer «à la renaissance d’un climat véritablement apaisé» et susceptible «de mettre tout le monde en confiance». Les flèches contre le régime fusaient de partout et sur tous les sujets. À les entendre, la confiance vis-à-vis du pouvoir est au point mort. La présidentielle de 2024 est en ligne de mire dans les rangs du Front commun qui fédère plusieurs mouvements et structures anti-régime.

Une possible table-ronde politique ?

Le secrétaire général de cette plateforme des partis opposés au pouvoir a exprimé sa méfiance sur la transparence des futures opérations électorales et la sincérité des résultats qui seront issus des urnes. «Tout est joué d’avance avec une candidature unique, nous ne pouvons pas cautionner un tel fait accompli. Nous appelons nos militants à s’opposer à l’acheminement des urnes partout dans nos villes et villages», a déclaré Hassane Ahmed El Barwane.Tour à tour, les intervenants ont fait le procès du régime, l’accusant «de rester enfermé dans un tour d’ivoire» avec une volonté, selon eux, «de rester guide, capitaine, avant-centre et arbitre», selon les mots employés toujours par M. Barwane. «Comment allons-nous participer à une élection déjà scellée et dont le sort est déjà connu d’avance ? «, a ajouté l’ancien ministre, très remonté contre ce qu’il qualifie de «manque de respect» envers l’opposition qui, selon lui, «se bat pour sa survie au nom de la démocratie».


Malgré ses tirs groupés contre le régime, le Front commun de l’opposition laisse entrevoir, pour la première fois depuis mars 2019, une possible table-ronde politique avec le pouvoir qui pourrait vraisemblablement déboucher sur un consensus autour du processus électoral en perspective. «Tant qu’il n’y aura pas de garanties sûres sur ces élections, tant que nous ne nous retrouvons pas ensemble pour fixer les règles du jeu ensemble, nous boycotterons ces élections. Et nous vous demandons de le faire autant que nous dans vos villages», a ainsi souligné Hassane Ahmed El Barwane.

Le secrétaire général du parti Juwa s’est abstenu de dérouler les conditions préalables à réunir pouvant ouvrir les perspectives de négociations entre le pouvoir et l’opposition. L’homme politique n’a pas aussi précisé clairement les points à discuter et les garanties à créer pour mettre son camp en confiance avec le régime. La condamnation de l’ancien président Sambi et de l’ancien gouverneur Abdou Salami alimente le discours particulièrement violent du chef du Front commun. «Nous ne pouvons pas accepter l’organisation d’élections alors que nos hommes se trouvent aujourd’hui en prison», a-t-il fulminé, citant l’ancien président Sambi et l’ancien gouverneur Abdou Salami, entre autres.

A.S Kemba

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