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DEUX MESURES D’URGENCE pour hâter la chute de la dictature et préparer la transition

Voilà près d’1an et demi que le colonel Assoumani Azali aurait dû céder le fauteuil présidentiel à un compatriote originaire de l’ile comorienne d’Anjouan en vertu de la tournante instituée par la constitution du 23 décembre 2001 révisée le 17 mai 2009 et le 26 décembre 2013. Je ne vais pas m’appesantir sur la mascarade référendaire qu’il a organisée le 30 juillet 2018 en vue de s’accrocher au pouvoir. Un pouvoir de plus en plus familial qu’il s’apprête à transmettre à son fils Nour El Fath.


Le colonel Assoumani Azali a parachevé son œuvre de destruction des institutions, s’est doté de lois scélérates taillées sur mesure, a mis en place les structures administratives chargées d’organiser la grande mascarade électorale annoncée de 2024 en vue d’introniser son fils et a enraciné la dictature avec son lot d’emprisonnements arbitraires, de tortures et d’assassinats sur fond d’instrumentalisation de la justice, de corruption des magistrats et de vénalité des responsables de l’armée et des forces de l’ordre.

En restreignant la célébration de la naissance du Prophète, MOHAMED IBN ABDILLAH par un arrêté ministériel dépourvu de base légale et qui n’est motivé ni par la préservation de l’ordre public ni par l’intérêt général, le régime du colonel Assoumani Azali est monté d’un cran dans l’autoritarisme. Il a atteint le degré absolu de la dictature, à savoir le TOTALITARISME, ce système qui « nie toute autonomie à l’individu et à la société civile et s’emploie à les supprimer autoritairement au profit d’une vision moniste du pouvoir et du monde ; recouvrant tous les aspects de la vie humaine, cette idéologie fonde et justifie la domination absolue de l’État ».. Avec ce totalitarisme qui est en marche, le tyran n’hésiterait pas à faire déplacer toute la population chez lui à Mtsoudjé pour pleurer la perte d’un de ses proches. Ceux qui refuseraient de se rendre à ces obsèques « impériales » ou qui ne pleureraient pas suffisamment, aux yeux du tyran, pourraient être tabassés par l’armée et jetés en prison pour « rébellion », avec la bénédiction de certains ulémas qui n’hésiteraient pas à brandir le fameux « oi oulil amri minkoum ».
Parallèlement à cette tyrannie qui sacrifie l’éducation des jeunes, affame, plonge dans l’obscurité, prive de soins et tue indifféremment Anjouanais, Mohéliens et Grand-Comoriens, le colonel Assoumani Azali cultive la haine entre les habitants d l’Archipel et sème méthodiquement les graines de la division :
1. en laissant l’hôpital de Bambao Mtsanga à Anjouan dans un état quasi végétatif alors qu’il dispose de tous les services et équipements nécessaires pour être érigé en centre hospitalier régional voire national,
2. en refusant toute cérémonie officielle à Mutsamudu et à Fomboni pour commémorer le 47 ème anniversaire de l’indépendance des Comores le 6 juillet 2022 alors qu’il est de tradition, lors de la commémoration de la fête de l’indépendance, d’organiser simultanément des festivités solennelles sous les auspices du Chef de l’Etat à la capitale fédérale Moroni ET d’autres cérémonies officielles présidées par les Gouverneurs à Fomboni et à Mutsamudu, capitales insulaires de Mohéli et d’Anjouan pour réaffirmer que l’Etat est présent dans les 3 îles et que la fête est NATIONALE.
3. en véhiculant un message de mépris envers les Anjouanais et les Mohéliens et en établissant une pseudo-hiérarchie entre les îles « Oui je me vante. On est la Grande-Comore. Notre supériorité n’est pas basée sur la superficie, ni sur le nombre. Mais c’est Dieu lui-même qui a fait que nous sommes supérieurs aux autres. Quand Dieu a transféré la capitale de Dzaoudzi à ici, il voulait montrer que nous sommes supérieurs » (discours du 11 avril 2019).

La politique, ce sont des actes, des discours, des images et des symboles. Autant le colonel Assoumani Azali sait ce qu’il veut, pose les actes et affiche en permanence les images et les symboles qui servent ses objectifs. Autant l’opposition, soit par amateurisme soit par péché d’orgueil, se distingue par l’adoption d’actes symboliques qui desservent sa cause.
Que font ceux qui disent s’opposer au colonel Assoumani Azali ?
Des partis d’opposition qui poussent des champignons. Pas moins de 6 organisations fédératives censées coordonner et représenter au plus haut niveau la lutte pour le rétablissement de l’Etat de droit aux Comores et pour le respect de la tournante en faveur de l’île d’Anjouan pour un territoire exigu et peuplé de moins d’1 million d’habitants. 2 gouvernements en exil, 2 CNT, Front Commun des Forces Vives de l’Opposition et COMRED. Nous sommes nombreux à nous demander en quoi la multiplication d’organisations fédératives concurrentes, pour user d’un euphémisme, contribue à l’efficacité de la lutte contre la dictature. Et nous soulignons que le fait qu’elles soient TOUTES dirigées par des Grand-Comoriens peut alimenter le soupçon et faire le jeu du colonel Assoumani Azali.

Je propose que toutes ces organisations fusionnent dans une SEULE structure qui devra être :
1. reconnue par toutes les composantes de l’opposition comme la représentante suprême des forces patriotiques et l’unique source de légitimité du gouvernement de transition qui sera instauré à la chute de la dictature.

2. dirigée par une personnalité politique d’expérience originaire d’Anjouan. UNE structure suprême représentant TOUTE l’Opposition et conduite par une personnalité anjouanaise conférerait plus de crédibilité à la lutte contre la dictature et pour l’égalité entre les îles. En effet, la désignation d’un Anjouanais comme Chef suprême de l’Opposition et futur Président du gouvernement de Transition constitue le meilleur choix pour rassurer nos compatriotes anjouanais sur notre volonté d’organiser la tournante en faveur de leur île, d’autant plus que nous sommes nombreux à militer pour une période de transition de 12 MOIS qui peut être prolongée EXCEPTIONNELLEMNT d’un délai maximum de 6 MOIS. Un Président de Transition grand-comorien ou mohélien ne pourrait qu’être soupçonné de vouloir flouer les Anjouanais surtout s’il sollicite une quelconque prolongation du mandat de son gouvernement.


Abdourahamane Cheikh Ali

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1 commentaire sur DEUX MESURES D’URGENCE pour hâter la chute de la dictature et préparer la transition

  1. A Cheikh Ali. Votre papier d’intellectuel ne fait pas avancer le chempublic comme dirait Coluche. C’est tjr la même proposition rabâchée par l’opposition qui a un temps de retard sur les choses et son époque : créer un gouvernement provisoire avec à la tête un anjouanais mais dont en fait c’est les grands comoriens qui seraient en manette

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