
La découverte récente des ruines d’une ancienne maison, datant vraisemblablement de l’époque de Ntswamyindza, a suscité l’intérêt des habitants de Ntsaweni, au nord de l’île de Ngazidja. Suite à cette trouvaille exceptionnelle, les habitants ont sollicité l’aide des archéologues pour analyser les éléments retrouvés et en déterminer l’époque géologique. Cet appel n’est pas resté sans réponse : l’enseignant-chercheur Ali Mohamed Gou et Ali Toibibou, premier administrateur de l’université lbouroi, se sont rendus sur place pour effectuer une première inspection.
La découverte de ces ruines, bien qu’inattendue, soulève des questions importantes concernant la préservation du patrimoine local. Les habitants de Ntsaweni appellent désormais à une archéologie préventive pour protéger ce site historique des projets d’aménagement modernes. En effet, l’archéologie préventive vise à sauvegarder les vestiges archéologiques menacés par le développement urbain. Dans le cas présent, cette menace est d’autant plus réelle que les travaux de construction, initiés par les propriétaires du terrain, ont déjà commencé, mettant en péril ces précieuses reliques du passé.
L’histoire de cette découverte est aussi surprenante que fortuite : alors que la famille Dukudjuwu avait acquis ce terrain pour y bâtir une maison, elle a mis au jour, par hasard, ces vestiges lors de la démolition des anciens murs. Le terrain avait auparavant été confié par la ville à la famille Inya Mkanga, mais, selon Mohamed Cheick Mhoudine, les véritables propriétaires seraient les descendants de Mohamed Mchangama, une lignée royale prestigieuse de Ntsaweni, liée à l’histoire de Ntswamyindza.
Les ruines, situées dans le quartier Dara Boini, auraient jadis abrité des nobles. La population locale demande aujourd’hui à la famille Abdou Rafiou, connue pour son respect du patrimoine, de soutenir la préservation de cette découverte. Des initiatives telles que l’archéologie expérimentale pourraient être envisagées pour en apprendre davantage sur cette cité ancienne et ses secrets enfouis. Cette mobilisation locale souligne également le rôle crucial de la municipalité et des institutions telles que Ntsaweni Tarehi et Kashandar dans la préservation de l’histoire et du patrimoine national.
Suite à cette découverte, le professeur Gou et l’administrateur Ali Toibibou ont réalisé une première inspection des lieux, et les recherches se poursuivent pour identifier les structures anciennes du site. Bien que des hypothèses évoquent un ancien Ntsaweni englouti par les eaux, les études archéologiques devront confirmer ou infirmer cette théorie. Ce site pourrait révéler une part inestimable de l’histoire comorienne, enrichissant ainsi le patrimoine collectif du pays.
Cette découverte fortuite est donc une opportunité de redécouvrir et de préserver une partie de l’héritage culturel de Ntsaweni. Elle rappelle aussi l’importance d’une approche prudente et préventive face aux évolutions urbaines, afin de protéger ces témoins silencieux d’un passé
séculaire.
ANTUF Chaharane Saïd Ali
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