
La page satirique Altwawn, bien connue pour ses critiques au vitriol et son humour noir, a récemment déclenché un débat en s’en prenant aux mariages comoriens organisés dans la diaspora, principalement en France. Avec un ton sarcastique, la page a comparé ces célébrations à celles de de la diaspora de Moroni, les présentant comme un modèle de raffinement, par opposition à ce qu’elle décrit comme des festivités « exubérantes » de la diaspora.
Dans une publication sur Facebook, Altwawn a partagé une vidéo d’un mariage de la diaspora de Moroni, en soulignant ce qu’elle qualifie de grâce et d’élégance. La page n’a pas hésité à énumérer, sur un ton moqueur, les éléments qu’elle reproche aux aux mariages des autres communautés comorienne de la diaspora :
« Regardez ce wukumbi de Moroni. Pas de tenues bizarres, pas de vieilles folles qui dansent bizarrement, pas de voilées qui se trémoussent sifflet sur la bouche, aucun ‘lewo je vous visé’, zéro mec chelou à l’horizon. Que de la délicatesse, de la grâce et du raffinement. »
Le contraste est clair : pour Altwawn, les mariages de la diaspora à l’exception de ceux de la diaspora de Moroni s’éloignent de l’essence des célébrations traditionnelles comoriennes, qu’elle estime être mieux préservée chez les Moroniens.
Cette critique s’inscrit dans une discussion plus large sur l’évolution des mariages comoriens. Le rappeur comorien Soult-one avait déjà exprimé sa désapprobation dans une interview, déclarant que ces festivités ressemblent davantage à des mariages « congolais » ou « nigériens » qu’à des mariages comoriens traditionnels. Ce débat met en lumière le fossé entre les attentes des puristes attachés aux traditions et les influences modernes adoptées par la diaspora.
Les mariages évoluent avec le temps et les contextes culturels. Ce qui est perçu comme un éloignement des traditions par certains est vu comme une adaptation naturelle par d’autres. Alors, faut-il nécessairement s’inspirer des mariages de Moroni pour restaurer un certain « raffinement » dans les célébrations de la diaspora ?
La question reste ouverte : est-ce vraiment un sujet important ? À chacun d’en juger.
Said Hassan Oumouri
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