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Corruption à Comores Télécom dans l’affaire Nazra : une enquête bâclée et des incohérences troublantes

Au cœur de l’enquête. Dans l’affaire Nazra qui secoue actuellement Comores Télécom, de nombreux éléments indiquent que l’enquête a été menée de manière bâclée, laissant place à des incohérences troublantes. Les soupçons de manipulation des procédures judiciaires et de corruption s’intensifient, mettant en évidence les failles du système et la nécessité d’une transparence absolue.

L’un des aspects les plus préoccupants de cette affaire concerne les principaux acteurs qui n’ont jamais été entendus par la justice. Abasse Cheikh, qui avait un contrat de prestation avec Mme Nazra auprès de l’EXIM Banque, aurait dû être auditionné en tant qu’acteur clé de l’affaire. De même, Hicham Campagnard, premier plaignant contre Mme Nazra, aurait également dû être entendu pour permettre une enquête approfondie. L’absence de ces témoignages cruciaux soulève des questions sur l’objectivité de l’enquête et jette le doute sur les motivations des enquêteurs. Il est à noter que la justice a laissé monsieur Abasse Cheikh voyager à l’ouverture de l’enquête. N’est-ce pas une manière de nous laisser dans l’ignorance envers des témoignages qui auraient pu dévoiler les côtés sombres de l’affaire, à part Mme Nazra qui a été réduite au silence ? Il faut se rappeler que c’est Abasse qui avait révélé l’implication de hautes personnalités telles que  Belou et le procureur général Djae dans cette affaire. Aurait-il été sorti du pays volontairement ? Que savent-ils vraiment ?

Un autre élément troublant est le traitement différencié des détenus de Comores Télécom. Alors que six employés de l’entreprise sont incarcérés, dont Athoumane, Chamou, Madjid Daf, Ahmed, Soeuf et Takidine, l’agent comptable  est dehors sous mandat d’hospitalisation de 30 jours depuis le 02/05/23 jusqu’à nos jours, les 30 jours restent infinis. Il est à noter que Mohamed, le receveur des impôts, se retrouve également en détention en plus du mari de Nazra, Monsieur Yasser Mze Said, qui a été interpellé et placé en mandat de dépôt au titre de témoin.

Tenant compte de chaque fait d’inculpation, il est logique que Comores Télécom soit un cas à part, les impôts un autre cas, et le cas du mari de Nazra en est un autre. Il est aujourd’hui étrange de remarquer une étude de mise en liberté collective pour ces trois couches de catégories. La question qui se pose est de savoir pourquoi les autorités ont décidé de traiter ces divers cas de manière collective ? Cette approche soulève des préoccupations quant à l’équité et à la rigueur de l’enquête, laissant penser à une volonté de faciliter les procédures au détriment de l’établissement de la vérité.

Par ailleurs, le refus de la demande de liberté pour le mari de Nazra, émis par le Procureur Djounaid, suite à un dossier vide selon son avocat Mzimba, est une décision qui ne manque pas de susciter de vives interrogations. Cette décision a été prise alors que le dossier était en examen devant la chambre d’accusation, tout comme les dossiers des autres détenus de Comores Télécom. Pourquoi refuser une libération collective pour des personnes n’appartenant pas au même service ? Cette mesure semble injustifiée et soulève des doutes quant à l’impartialité du procureur dans cette affaire. Il est à croire que le juge d’instruction Elamine n’a pas son autorité sur cette affaire et est mené par la baguette de son procureur.

De plus, le traitement privilégié dont semble bénéficier Nazra ajoute une couche supplémentaire d’incohérence. Le fait qu’elle ait été amenée par son avocat en voiture, sans un élément de force de l’ordre encore moins un élément des services pénitentiaires, donnant ainsi l’impression d’une faveur accordée à une personne en sursis, est particulièrement troublant. Cela soulève des questions quant à l’égalité de traitement des personnes impliquées dans cette affaire et renforce les soupçons de possibles influences ou relations occultes.

Toutes ces incohérences et irrégularités entourant l’enquête de l’affaire de corruption de Comores Télécom un doute sérieux sur l’intégrité du système judiciaire.

Nazra violée en détention alors qu’elle est enceinte

Soibah Said

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