L’Azerbaïdjan a accueilli, les lundi 2 et mardi 3 septembre à Bakou, une conférence internationale portant sur « la question de l’occupation illégale de l’île comorienne de Mayotte par la France ». Dès le début, le ton de la rencontre a été marqué par une condamnation ferme, et la déclaration finale a exigé le « retrait immédiat » de la France de l’île de Mayotte.
Organisée par le Groupe d’initiative de Bakou, cette conférence a rassemblé une délégation comorienne composée de représentants des quatre îles et de la diaspora. Ce groupe, créé en 2023, s’était déjà fait connaître lors des troubles en Nouvelle-Calédonie, suscitant des accusations d’ingérence et de tentative de déstabilisation de la France dans ses territoires ultramarins, comme l’avait révélé une enquête de Radio France.
L’un des moments forts de la conférence a été la prise de parole de l’avocat Mohamed Rafsandjani Hassani, représentant de l’Union des Comores. Il a souligné avec force que l’île de Mayotte n’a jamais été intégrée légalement au territoire français, insistant sur le fait que cette occupation contrevient non seulement au droit international, mais aussi aux lois françaises. Rafsandjani a rappelé l’article 53 de la Constitution française, qui exige un référendum pour tout transfert de territoire, précisant que le référendum sur l’indépendance des Comores s’était déroulé conformément à ces principes. Selon lui, les politiques coloniales françaises actuelles violent clairement leurs propres lois.
L’ancien ambassadeur Ahmed Thabit, qui était le porte-parole de la délégation comorienne, a souligné que cette conférence représente un tournant important dans la lutte pour l’intégrité territoriale des Comores. Il a exhorté la population des quatre îles à se mobiliser pour défendre cette cause, soulignant que le retour de Mayotte n’est qu’une question de temps.
Les leaders de la société civile, tels que Kamal Eddine Saindou et Me Attick Youssouf, ont réaffirmé leur détermination à poursuivre ce combat jusqu’à la restitution de l’île. Ils ont également exhorté le président de l’Union des Comores, Azali Assoumani, à aborder cette question dans son prochain discours aux Nations Unies.
Une fois de retour aux Comores, les conférenciers ont immédiatement entrepris plusieurs actions pour maintenir l’élan de la mobilisation internationale. Ils ont tenu une conférence de presse au Jardin de la Paix à Moroni pour informer la population des résultats de la rencontre à Bakou et ont adressé une lettre au président Azali Assoumani. Dans cette lettre, ils lui ont fait part des conclusions de la conférence et ont demandé que la question de Mayotte figure dans son discours lors du prochain sommet des Nations Unies. Ils ont également appelé à une mobilisation nationale, exhortant la population à continuer de soutenir cette cause patriotique.
La conférence de Bakou a renforcé l’espoir au sein de la population comorienne, grâce à un soutien international croissant. Les conférenciers ont assuré que des pays et des organisations internationales reconnaissent la légitimité de la lutte pour le retour de Mayotte et que cette question est désormais de plus en plus visible sur la scène internationale.
Saïd Hassan Oumouri
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