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Comores-Préparation de la Conférence Internationale: « Oman et les relations avec les Etats de la Corne de l’Afrique »

Le colloque

Une importante délégation omanaise, conduite par l’ambassadeur du Sultanat en Tanzanie, Ali bin Mohammed Mahrouqi,  s’est rendue à Moroni  aux Comores récemment. Reçue par le président de l’Union des Comores, Azali Assoumani, cette délégation a discuté de l’organisation  d’une conférence internationale sur Oman et ses relations avec les pays de la Corne de l’Afrique, prévue du 6 au 8 décembre 2016 ( dates à confirmer).

300 chercheurs et penseurs internationaux feront le déplacement aux Comores. Un documentaire sur les relations historiques ( aspects environnementaux, culturels) entre Oman et l’Afrique sera présenté durant cette conférence.

Ce colloque international sera traduit en trois langues : français, anglais et arabe.  Un comité  scientifique établi pour la conférence a tenu une réunion au ministère des Affaires Etrangères afin d’identifier  tous  les thèmes de cet événement international ainsi que la logistique ( documents de travail…). Une autre réunion préparatoire est prévue au mois d’Octobre prochain.

Oman et le développement

Composé de onze gouvernorats, Mascate, Dhofar, Misandam, Buraymi, la Dakhliyah, et la Wusta (…), le Sultanat d’Oman est décrit comme un état moderne sous l’autorité du ministère de l’Intérieur, à l’exception des gouvernorats de Mascate et de Dhofar. Chaque gouvernorat se distingue par son administration, sa géographie et son économie. Le neuvième Plan quinquennal du Sultanat de 2016 à 2020 est axé sur une stratégie de diversification de l’économie. Objectif : Elargir la base productive d’Oman et créer des emplois pour les omanais en augmentant la contribution du PIB de secteurs comme l’agriculture, l’industrie, le tourisme, la pêche et les ressources minérales. Elément important du dispositif omanais : le développement des ressources humaines par l’éducation et la formation professionnelle.

L’Aquaculture : la solution

Pour inciter la production du secteur de la pêche et accroître sa valeur, le gouvernement omanais a mis en place depuis 2014, un programme d’aquaculture durable. A Doqm, une zone industrielle au sud de Mascate, le gouvernement omanais a crée l’autorité économique, Al Doqm en 2011. Doqm développe l’aquaculture pour diversifier son économie, avec l’aide de partenaires. Le Sultanat d’Oman bénéficie d’une surface  de 3 240 kilomètres de côtes pour l’exploitation des ressources halieutiques.

Oman face aux changements climatiques

En 2014, 2,2 millions de touristes ont visité Oman, avec 1,1 million de clients occupants des hôtels, soit une recette de plus de 191, millions de Rial Omanais. Conscient des répercussions environnementales du tourisme, le Sultanat a mis en place une série de mesure de prévention et de protection. A Mascate, le gouvernement a installé deux équipements de mesure des émissions polluantes  ainsi qu’une unité mobile de mesure de la qualité de l’air dans les zones les plus congestionnées de la ville. Le Ministère de l’environnement et des affaires climatiques évalue les risques des changements climatiques et la disparition de la couche d’ozone. Depuis mai 2012, des autorisations concernant les aspects climatiques des nouveaux projets de développement sont délivrées par les autorités. Elles indiquent les paramètres d’émission de gaz à effet de serre relatifs à ces projets. Ambition : encourager une consommation rationnelle et efficace d’énergie.

Quels intérêts pour les Comores ?

La Corne de l’Afrique, connue notamment  pour son potentiel de ressources naturelles non exploitées, regroupe plusieurs pays. Pour les francophones, elle se limite à l’Ethiopie, Erythrée, Somalie et Djibouti. Mais, ses limitations géographiques diffèrent en fonction des intérêts économiques. Pour les anglophones, elle s’étend à la Tanzanie, le Kenya, l’Ouganda et les Comores.

Il y a quelques mois, une délégation omanaise s’est rendue en Tanzanie pour renouer avec l’histoire  et discuter de  contrats économiques entre les deux pays. Dar Salaam, principal port de la Tanzanie, pourrait faire le lien avec les ports de Duqm, Salalah, et Sohar, ont souligné les médias tanzaniens. La conférence aux Comores sur Oman et son rapport avec la Corne de l’Afrique est aussi une conférence économique permettant au Sultanat et aux pays d’Afrique de l’Est de développer des nouvelles stratégies de développement sobre en carbone, à travers l’Economie Bleue et l’Economie Verte, deux concepts indissociables selon l’Organisation des Nations pour l’Alimentation et l’Agriculture ( FAO acronyme anglais: Food and Agriculture Organization). La réussite du développement durable ne peut se faire qu’à travers une meilleure utilisation des océans et des pêcheries a indiqué il y a trois ans, le Directeur de la FAO, M. José Graziano lors d’un déplacement dans le pacifique. Récemment,  lors du second colloque francophone du droit de l’environnement en Afrique, Professeur Ibrahima Ly, spécialiste du droit de l’environnement, enseignant à l’Université cheikh Anta Diop de Dakar s’est prononcé pour une planification marine et côtière. En d’autres termes, il recommande  que les institutions régionales et sous régionales( comme la commission sous régionale des pêches ou l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature) assurent un certain nombre de contrôles et coordonnent les actions pour éviter un accaparement des mers, une dépossession des ressources marines et terrestres. Aussi, selon le Professeur Ly,  tous les acteurs, en premier lieu les populations les moins favorisées ( pêcheurs…)  doivent être  informés des lois sur la pêche, le littoral . Ces lois doivent être traduites en langues locales et rien ne doit entraver leur application, et les différents recours. Ainsi, les limites juridiques de l’Economie Bleue et de l’Economie Verte en Afrique feront-elles parties des sujets à débattre par les scientifiques aux Comores au mois de décembre prochain ? A suivre…

Par Houmi Ahamed-Mikidache/eraenvironnement.com

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