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Alerte maximale : Une loi sur les intrants menace d’empoisonner l’agriculture comorienne.

 

Le 19 juin dernier, l’Assemblée nationale des Comores, sous la présidence de Moustadroine Abdou, a adopté à l’unanimité cinq projets de loi, dont un particulièrement controversé concernant les intrants agricoles. Le ministre de l’Agriculture, Houmed Msaidie, a plaidé en faveur de cette loi, en soulignant que l’usage des intrants agricoles a été crucial pour le développement agricole de nombreux pays. Pourtant, l’adoption de cette loi pourrait représenter une menace sérieuse pour l’avenir de l’agriculture comorienne.

Contrairement à ce que cette loi suppose, les Comores n’ont pas besoin d’une agriculture intensive nécessitant des intrants chimiques. En effet, notre pays dispose de terres agricoles limitées et notre population n’est pas suffisamment nombreuse pour justifier une telle intensification. Au lieu de cela, les Comores doivent se concentrer sur une agriculture de qualité, écologique et biologique, non seulement pour préserver la santé de nos citoyens, mais aussi pour se positionner sur les marchés étrangers grâce à la valeur ajoutée de produits biologiques.

L’un des dangers les plus évidents de l’adoption de cette loi est la dépendance accrue à l’égard des intrants agricoles importés. Les agriculteurs comoriens, souvent peu fortunés, devront acheter des semences, engrais et autres produits phytosanitaires à l’étranger, ce qui pourrait représenter un coût prohibitif. Cette dépendance non seulement fragilise l’économie agricole locale, mais expose également le pays aux fluctuations des marchés internationaux et aux crises d’approvisionnement.

L’utilisation intensive d’engrais et de pesticides peut avoir des effets dévastateurs sur la qualité des sols. Les intrants chimiques peuvent dégrader la fertilité naturelle des terres, réduisant ainsi la capacité des sols à produire de manière durable. À long terme, cette dégradation peut mener à une baisse des rendements agricoles, mettant en péril la sécurité alimentaire du pays.

L’adoption d’intrants chimiques dans l’agriculture peut entraîner l’apparition de nouvelles maladies liées à l’alimentation. Les résidus de pesticides dans les aliments sont un risque pour la santé publique, pouvant provoquer des maladies chroniques et des troubles de développement. Il est crucial de préserver la santé de nos citoyens en optant pour des méthodes agricoles plus sûres et plus naturelles.

Pour contrer ces dangers, les Comores devraient se tourner vers l’agriculture biologique et écologique. Cette approche non seulement protège l’environnement et la santé publique, mais offre également un avantage compétitif sur les marchés internationaux. Les produits biologiques comoriens pourraient trouver une place de choix sur les étals étrangers, apportant des revenus supplémentaires aux agriculteurs locaux et renforçant l’économie du pays.

L’adoption de la loi sur les intrants agricoles par l’Assemblée nationale des Comores représente une menace triple pour notre agriculture : une dépendance accrue à l’étranger, la dégradation de nos sols et des risques sanitaires pour notre population. Au lieu de cela, les Comores doivent investir dans une agriculture de qualité, respectueuse de l’environnement et de la santé humaine. Cette stratégie non seulement protégera notre patrimoine agricole, mais offrira également des opportunités économiques durables pour l’avenir.

ANTUF Chaharane

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