L’affaire Fanou connaît un rebondissement qui relance la polémique sur la mort du jeune Ahmed Fanou, cet assaillant présumé qui aurait tenté d’agresser le président Azali Assoumani. Selon les autorités, le jeune homme a été retrouvé mort peu de temps après son arrestation, ce qui a immédiatement suscité une onde de choc au sein de la population comorienne. La question centrale qui persiste : Ahmed Fanou a-t-il été exécuté sans jugement dans un camp militaire ?
Une Mort Sous Controverse
Après la mort d’Ahmed Fanou, sa mère avait témoigné, affirmant que le corps de son fils ne montrait aucun signe de sévices. Ce témoignage, pourtant supposé apaiser les esprits, a alimenté les soupçons de manipulation. De nombreux Comoriens ont émis l’hypothèse que les autorités auraient forcé la mère à témoigner dans ce sens, aidées par des journalistes réputés proches du gouvernement. Ce témoignage a été interprété comme une tentative de blanchir l’État et ses services de sécurité de toute implication dans une éventuelle exécution extrajudiciaire.
Un Exil Inattendu
Aujourd’hui, une nouvelle information relance cette affaire et bouleverse les équilibres : la mère de Fanou, accompagnée de ses enfants et de son grand frère, Doudou Abdou Mroipvili, aurait quitté les Comores pour se réfugier à l’étranger, selon leur avocat. Un jeune homme d’une trentaine d’années les aurait rejoints dans cette fuite, d’après des informations relayées par Chaîne Libre des Comores (CLC). Ce départ suscite des interrogations et de vives réactions au sein de l’opinion publique comorienne.
Questions sur le Rôle des Autorités
Ce rebondissement relance des interrogations profondes : Ahmed Fanou a-t-il été exécuté dans un camp militaire, le jour même de son arrestation ? Quel a été le rôle des services de sécurité dirigés par le ministre de l’Intérieur, Fakridine Mradabi, et le ministre de la Défense ? Ces questions demeurent sans réponse officielle, et l’exil de la famille Fanou vient ajouter un élément de complexité à cette affaire déjà sensible.
Alors que le dossier atteint un point de basculement, les Comores retiennent leur souffle face à cette situation aux implications politiques majeures. Le départ précipité de la mère de Fanou pourrait-il être le signe d’une menace plus profonde, ou révèle-t-il de nouveaux éléments susceptibles de faire éclater la vérité sur cette affaire ? Les prochains jours seront sans doute décisifs pour le dénouement de cette affaire d’État qui plonge le pays dans une profonde incertitude.
Saïd Hassan Oumouri
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