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A Munich, Joe Biden s’emploie à rassurer les Européens

Joe Biden et Angela Merkel à Munich, le 1er février.

Depuis que Barack Obama a placé l’Asie au cœur de la politique internationale des Etats-Unis, les dirigeants américains n’ont de cesse de rassurer les Européens. Un an après Hillary Clinton (Affaires étrangères) et Leon Panetta (Défense), Joe Biden, le vice-président américain a, à son tour, profité de la conférence sur la sécurité qui se tient à Munich du 1er au 3 février pour rappeler que, pour l’administration Obama, « l’Europe reste la pierre angulaire de notre engagement international« .

« Les relations transatlantiques sont plus étroites que jamais » a déclaré Joe Biden qui s’était entretenu la veille avec Angela Merkel et s’apprête à rencontrer François Hollande à Paris et David Cameron à Londres. Concernant le Mali, Joe Biden a reconnu que « la lutte contre AQMI concerne les intérêts américains ». Il a félicité la France pour son engagement mais estime que contre le terrorisme, « il faut une stratégie globale, y compris militaire ». Il a cité quatre zones où le terrorisme menace l’Occident : le Yemen, la Somalie, l’Irak et le Maghreb.

Evoquant la Syrie, Joe Biden s’est dit prêt à dialoguer à Munich avec les représentants de l’opposition syrienne ainsi qu’avec le ministre des affaires étrangères russe, Serguei Lavrov mais celui-ci n’a montré aucun signe d’ouverture et les rencontres prévues samedi après-midi en marge de la conférence seront bilatérales et non triangulaires, ce qui laisse peu d’espoir de réaliser une percée diplomatique.

L’ALLEMAGNE VEUT SE RAPPROCHER DE MOSCOU

Pour Joe Biden qui s’est bien gardé de prendre parti entre la Chine et le Japon sur le conflit territorial qui les oppose, « l’Amérique est une puissance pacifique et atlantique en même temps ». D’ailleurs, a-t-il dit, « c’est aussi l’intérêt de l’Europe que les Etats-Unis s’engagent dans le monde ». Notamment pour des raisons commerciales.

Comme Angela Merkel jeudi, Joe Biden souhaite que les Etats-Unis et l’Union européenne parviennent — enfin — à un accord de libre-échange commercial. Le sujet n’est pas nouveau, les difficultés sont connues mais, a dit Joe Biden, « les fruits d’un tel accord seraient illimités. » « Y-a-t-il une véritable volonté politique ? Si oui, il faut y aller » a dit le vice-président.

De son côté, Guido Westerwelle, ministre allemand des affaires étrangères, le pays-hôte de cette conférence qui réunit plusieurs dizaines de ministres des affaires étrangères et de la défense venus du monde entier, a fait entendre une musique légèrement différente. Alors que Joe Biden n’a pas caché ses « difficultés avec la Russie, notamment sur les droits de l’homme », Guido Westerwelle a insisté à plusieurs reprises sur l’importance du rapprochement avec Moscou. « C’est avec Moscou que nous voulons renforcer notre sécurité » a-t-il dit. La veille, son collègue chargé de la défense, Thomas de Maizière, avait indiqué qu’il ne croyait pas à l’émergence d’une armée européenne et qu’il ne fallait pas que celle-ci cherche à concurrencer l’OTAN.

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