Mayotte, un département français de l’océan Indien, est en proie à une crise éducative inquiétante. Selon la Défenseure des droits, plus de 15 000 enfants sont exclus du système scolaire formel, un chiffre alarmant dans une île où près de la moitié de la population a moins de 18 ans. Le manque d’infrastructures éducatives est palpable: les établissements sont saturés, et le taux d’accueil scolaire ne cesse de croître, avec une hausse de 3,9 % en 2022 par rapport à l’année précédente.
L’histoire d’Isaac, un garçon de 5 ans, incarne cette réalité cruelle. Comme beaucoup d’enfants nés de parents sans papiers, il n’a pas pu intégrer une école maternelle et est maintenant pris en charge par une association caritative, Le Village d’Eva. Des organisations non gouvernementales comme celle-ci pallient l’absence de solutions publiques, mais cette approche reste insuffisante et précaire.
Le tableau est encore plus sombre lorsque l’on considère le contexte socio-économique. Beaucoup de ces enfants non scolarisés sont issus de familles vulnérables, souvent immigrées illégalement des Comores, de Madagascar ou d’autres régions d’Afrique. Ils vivent dans des bidonvilles, sans accès à des services de base comme l’eau et l’électricité.
La situation à Mayotte est une urgence éducative qui nécessite une intervention rapide et durable. Les enjeux sont immenses: il s’agit non seulement du droit à l’éducation, mais aussi de questions plus larges d’intégration sociale et de développement économique.
Saïd Hassan Oumouri
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