19 novembre 2012
Zimbabwe : l’Eglise anglicane autorisée à récupérer ses biens
L’évêque dissident proche du pouvoir Nolbert Kunonga, le 28 septembre 2011 à harare ©AFP
HARARE (AFP) – (AFP)
La cour
suprême du Zimbabwe a ordonné la restitution des
biens et propriétés de l’Eglise anglicane que
l’évêque dissident proche du pouvoir Nolbert
Kunonga tente de s’approprier depuis plusieurs années,
dans un arrêt rendu en appel lundi.
« La cour suprême a enjoint à Kunonga de
restituer toutes les propriétés et d’évacuer
les lieux de culte », a indiqué Precious Shumba,
porte-parole diocésain de l’Eglise anglicane pour
l’Afrique centrale.
« La cour a déclaré que Kunonga ne pouvait
prétendre à aucune propriété.Le juge a
estimé qu’il appartenait à l’organisation sur une
base volontaire et que quand une personne en
démissionne, elle n’a pas le droit de réclamer la
propriété des biens de l’organisation comme
Kunonga a tenté de le faire », a-t-il dit, voyant
« la main de Dieu » dans cet arrêt. »La
justice a enfin prévalu, c’est une victoire attendue
depuis trop longtemps », a-t-il ajouté.
L’Eglise anglicane du Zimbabwe est, à l’image du pays
dirigé par un fragile gouvernement de cohabitation, en
pleine confusion depuis l’entrée en dissidence de
Kunonga, qui a été excommunié en 2007 et a
fondé l’Eglise de la province du Zimbabwe début 2008.
Il a perdu sa charge d’évêque en 2007 à force
notamment de s’en prendre aux homosexuels, à l’unisson
du président Robert Mugabe mais contre la ligne de
l’Eglise anglicane depuis 1980 qui ne veut pas de mariage ni
de prêtre homosexuel, mais pas d’animosité non
plus envers les homosexuels.
L’évêque renégat avait été
jusqu’à obtenir en août 2011 un arrêt de la
Cour suprême l’autorisant à utiliser tous les
bâtiments de l’Eglise anglicane du Zimbabwe.Une
décision aujourd’hui invalidée.
En octobre 2011, l’ancien archevêque de Canterbury Rowan
Williams s’était rendu au Zimbabwe et avait
été reçu par le président Mugabe
auprès duquel il s’était plaint des
persécutions contre ses fidèles, obligés de
prier sous des tentes, sur des parkings et victimes aussi de violences.
Kunonga est le seul ecclésiastique figurant sur la liste
des partisans de Mugabe interdits de séjour aux
Etats-Unis depuis les sanctions édictées en 2002.
Il aime à qualifier M. Mugabe, lui-même de
confession catholique, de « vrai fils de Dieu ».
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