En ce moment

Wassilati Mbaé : La Reine des Fleurs d’Ylang

Ces derniers mois de l’année, les produits de rente dont l’ylang-ylang ont connu un regain d’intérêt tant auprès des acteurs de ces filières qu’auprès des partenaires. De nombreux projets et programmes sont annoncés dans ce secteur en quasi-déclin depuis de nombreuses années.

Introduits dans l’archipel au début du siècle dernier l’ylang-ylang, la vanille, le girofle, la cannelle ou encore le vétiver ont connu leur apogée dans les années 50, 60 et 70. L’avènement de ces cultures de rente a eu un impact décisif sur les modes de vie et les nouvelles trajectoires de nombreuses régions des Comores.

L’ylang comorien avait en particulier séduit les parfumeurs français et pas qu’eux. Sa qualité extra était devenue l’élément de base de nombreux parfums célèbres. La société Coloniale Bambao devenue ensuite société Comores Bambao, avait réussi à l’imposer sur les marchés internationaux.

Fondée vers 1907 sur l’île d’Anjouan par les planteurs Georges Boin et Alfred Ragoin en association avec l’industriel parfumeur grassois Georges Chiris, la « Bambao » en avait fait un de ses produits phares.

Les nombreux bouleversements intervenus dans le secteur des huiles essentielles et l’apparition de nouveaux concurrents ont progressivement fait perdre l’attrait d’antan de l’ylang comorien. Ces dernières années, l’ylang comorien ne se vend pas bien et le désarroi s’est installé chez les producteurs et les exportateurs. Nombreux ont mis la clé sous le paillasson. La filière Ylang aux Comores souffre de nombreux maux dont le manque de valorisation par l’archipel, la position monopolistique du principal acheteur, empêchant l’ouverture du marché comorien à d’autres pays et la faible capacité des acteurs locaux pour conquérir des parts de marchés.

Malgré cette conjoncture jugée inquiétante, l’espoir d’une reprise de la filière ne s’est pas totalement évanoui. Tout au contraire, les producteurs comoriens continuent à se battre. On a vu surgir des nombreux jeunes notamment de nouvelles amazones comoriennes au sein de la diaspora pour redonner une nouvelle vie à la filière en proposant des produits cosmétiques dérivés de l’ylang, d’une très grande qualité.

Parmi ces pionniers, Madame Wassilati Mbaé. Cette franco-comorienne originaire de Nyumadzaha-Bamabao, a réussi à s’imposer dans la promotion de l’ylang dans le monde. Reconnue comme Experte de la filière, en entrepreneuriat et en création d’entreprise et en création de marque, Wassilati a fondé dans le courant des années 2000, la première marque de cosmétique des Comores la marque Usuri, certifié bio par Ecocert et label de qualité suisse, dédiée à la valorisation de l’Ylang-Ylang comorien à l’international.

Elle a su mettre sur le marché européen une gamme de produits cosmétique à base d’ylang qui lui a valu, en 2015, le Trophée Cosmébio pour la marque USURI reconnue d’excellence dans le développement durable et produits BIO. Auparavant, en 2011, elle a été lauréat des arts et des talents comoriens en tant qu’entrepreneure.

Femme engagée dans la valorisation et l’autonomisation financière des femmes, elle va souvent à la rencontre avec des femmes agricultrices et des étudiants aux Comores notamment dans le cadre du projet « Renforcement des femmes de la filière Ylang-Ylang et mise en œuvre d’une charte d’engagements sociaux et environnementaux pour les huiles essentielles d’Ylang-Ylang ».

En 2015, elle est à nouveau aux Comores en tant qu’Experte Internationale de la filière d’Ylang-Ylang et a été rédactrice du plan stratégique sur la restructuration de la filière d’Ylang-Ylang pour le projet de développement économique CIR (Cadre Intégré Renfoncé) appuyé par l’OMC et le PNUD-Comores.

Wassilati a créé le premier programme de formation de la filière ylang et dispense des cours et conférences dans les écoles de parfum comme ISIPCA en France et les école d’agronomie comme ISTOM en France. Elle continue de sensibiliser et de former sur la valorisation des filières agricoles ainsi que l’entreprenariat.

C’est une pionnière et une battante dans le secteur des produits à base d’ylang. Une reine dans son domaine.
1) Wassilati Mbaé, la reine des fleurs d’ylang
2) Wassilat dans le cadre d’une session de formation sur la création de marques
3) Wassilati intervenant sur la monographie de l’ylang dans le cadre d’une formation en Master d’agronomie,
4) Wassilati dans les champs d’ylang aux Comores
5) Wassilati en compagnie de la chroniqueuse Hapsatou Sy pour une promotion de la marque Usuri
6) Wassilati avec des opératrices distillatrices d’ylang à Anjouan,
7) Wassilati en immersion dans les fleurs d’ylang
8) Wassilati avec en arrière-plan un champ d’ylang
9) Le logo de la marque Usuri.

HaYba la Radio Moronienne du Monde

En 2016, une maman a déposé une importante quantité d’or à La Meck Moroni en garantie d’un prêt. Après avoir intégralement remboursé ce prêt, l’or aurait dû lui être restitué, mais il a été volé. L’institution a reconnu sa responsabilité, mais depuis, elle garde un silence troublant. Aucun geste de réparation n’a été fait. Méfiez-vous : cette structure n’est pas digne de confiance.

Soyez le premier à réagir

Réagissez à cet article

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


error: Content is protected !!