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Une visite aux allures de précampagne électorale

Vingt quatre heures après la condamnation à la perpétuité de l’ancien président Sambi pour « haute trahison », l’actuel locataire de Beit Salam Azali Assoumani a défié ses adversaires politiques en se rendant à Anjouan pour une énième démonstration de force. Ses partisans ont organisé un accueil en grande pompe pour le couple présidentiel et sa forte délégation, arrivés mardi dernier à l’aéroport de Ouani en début de matinée. Une mobilisation voulue populaire, mais perçue comme un acte de provocation par des observateurs.

C’est devenu presque un rituel, à chaque déplacement à Anjouan du chef de l’Etat Azali Assoumani, les partisans du régime organisent un accueil en grande pompe, pour prouver sa popularité dans l’île dont est natif son prédécesseur Ahmed Abdallah Mohamed Sambi. Ce mardi 29 novembre, lendemain du verdict particulièrement lourd rendu par la cour de sureté de l’Etat contre l’ancien président Sambi, un accueil triomphal prendra tout le monde de court, avec l’ambiance festive qui a suivi l’atterrissage du vol présidentiel, où on a vu le chef de l’Etat et son épouse danser sur le tarmac au rythme des chants traditionnels.

Accompagné de son gouvernement, le président Azali serait venu inaugurer un bâtiment de la sécurité civile construit à Patsy. Hasard de calendrier ? Les administrations n’ont pas travaillé ce mardi 29 novembre, comme un jour férié. Et pour cause, tous les agents de l’Etat et autres employés des entreprises publiques étaient à l’aéroport d’Ouani pour accueillir le président de la République en visite de 24 heures, au lendemain de la condamnation à la prison à vie de son prédécesseur, celui-là même qui lui avait apporté son soutien non moins décisif pour remporter l’élection présidentielle de 2016. Sur place à Ouani, les agents portent des tricots symbolisant leurs lieux de travail respectifs. Pour les organisateurs, tout ce beau monde se serait déplacé volontiers à l’aéroport pour accueillir « le père de l’émergence », contrairement à ce que propagent leurs détracteurs qui y voient un déplacement sous contrainte ou intéressé.

Un analyste politique indique que « Azali est un bon stratège. Ses inconditionnels ont financé ce grand accueil pour montrer à l’opinion internationale que la population est fière de la décision de la cour de sûreté de l’Etat ». Le Gnec-Rénové parti de Jaffar Salim Allaoui alias Sarkozy, ministre de la jeunesse et des Sports a commencé à préparer cet accueil des semaines avant l’arrivée du Président. Miroidi, le patron de la société Onicor a déployé aussi toutes ses forces, pour relever le défi. Les militants et sympathisants de la mouvance présidentielle sont en effervescence Après cette ambiance, cap vers Patsy pour l’inauguration du nouveau bâtiment de la sécurité civile.

A Patsy, le chef de l’État a rappelé l’importance du statut particulier des agents de cette institution. « C’est dans ce sens que j’ai promulgué le Statut particulier du personnel de la Sécurité Civile et que je demande au Gouvernement mais aussi à toutes les institutions concernées, de veiller à ce que toutes les dispositions administratives et réglementaires en suspens, soient prises, pour permettre au COSEP d’accomplir ses missions sereinement », déclare-t-il.

En se référant aux catastrophes naturelles ayant secoué nos îles, fragilisées déjà par son insularité, exposées aux aléas de changement climatique, le président reconnait le dévouement des agents du COSEP. « L’engagement quotidien du personnel du COSEP, leur constante disponibilité tout comme leurs sacrifices méritent, en effet, d’être reconnus à leur juste valeur, et nous allons y veiller pour leur permettre de mieux fonctionner et de porter assistance à notre population, de façon encore plus efficace », ajoute-t-il. 

Nabil Jaffar / LGDC 

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