À quelques mois des élections présidentielles et des gouverneurs aux Comores, le Conseil national de la presse et de l’audiovisuel (CNPA) a annoncé la mise en place de textes réglementaires pour la régulation des médias en période électorale. Cette initiative, bien que positive en apparence, soulève des inquiétudes quant à son utilisation potentielle pour museler les journalistes indépendants et favoriser ceux qui sont pro-gouvernementaux.
Le CNPA a déclaré que son objectif est de contribuer à l’éducation civique et électorale des citoyens, de garantir la neutralité et la probité des journalistes, et d’assurer l’équilibre de l’information. Parmi les mesures envisagées figurent l’élaboration d’un projet de décret pour régir l’attribution de la carte de presse aux journalistes professionnels et un projet d’arrêté pour nommer les membres de la commission nationale chargée de délivrer la carte professionnelle de presse.
Cependant, dans un contexte de régimes autoritaires, ces mesures peuvent être détournées pour servir les intérêts des dirigeants en place. En effet, la loi, malgré son penchant positif, pourrait être utilisée pour interdire de nombreux journalistes citoyens capables de montrer ce qui se passe réellement pendant les élections. De plus, il est à craindre que les cartes de presse ne soient distribuées qu’aux journalistes favorables au gouvernement.
En fin de compte, bien que la régulation des médias soit nécessaire pour assurer des élections libres et transparentes, il est crucial de veiller à ce que ces mesures ne soient pas détournées pour réprimer la liberté de la presse et favoriser une couverture médiatique biaisée.
ANTUF Chaharane
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