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Un acte barbare contre un animal sauvage : quand la peur ne justifie pas la cruauté

C’est une scène d’une rare violence qui s’est déroulée ce mercredi à Ongoni, sur l’île d’Anjouan. Un maki sauvage, accusé d’avoir semé la panique dans le village et mordu neuf personnes, a été capturé par des jeunes de la localité. Loin d’être confié aux autorités compétentes ou à des structures vétérinaires, l’animal a été exécuté sommairement. Une fin cruelle et injustifiable, quelle que soit la peur qu’il aurait pu susciter.

Depuis deux semaines, ce lémurien – une espèce endémique et emblématique des Comores – errait dans les environs d’Ongoni. Certes, ses morsures, probablement causées par la peur ou une maladie, ont fait neuf blessés. Un tel comportement, anormal pour un animal généralement pacifique, aurait dû alerter sur un possible trouble de santé ou sur un dérèglement de son habitat naturel, souvent lié aux activités humaines.

Mais voilà : au lieu de faire appel aux services de l’environnement, aux vétérinaires ou aux autorités, certains habitants ont choisi la voie la plus expéditive, la plus brutale. Ils ont « supprimé » l’animal. Le mot est fort, mais il reflète bien l’inhumanité de l’acte. Car, qu’on le veuille ou non, cette mise à mort barbare ne résout rien. Elle n’explique pas les raisons du comportement inhabituel du maki. Elle ne protège pas les villageois contre d’éventuelles zoonoses. Et surtout, elle installe un dangereux précédent : celui de répondre à la peur par la violence, même contre une créature sans défense.

Faut-il rappeler que les makis, bien que sauvages, sont des êtres sensibles, protégés par la loi ? Faut-il rappeler qu’ils sont menacés par la déforestation, la chasse et la disparition de leur écosystème ? Les tuer froidement, sous prétexte qu’ils sont « dangereux », revient à nier leur droit à l’existence et à perpétuer une culture de la brutalité.

Misbah said

En 2016, une maman a déposé une importante quantité d’or à La Meck Moroni en garantie d’un prêt. Après avoir intégralement remboursé ce prêt, l’or aurait dû lui être restitué, mais il a été volé. L’institution a reconnu sa responsabilité, mais depuis, elle garde un silence troublant. Aucun geste de réparation n’a été fait. Méfiez-vous : cette structure n’est pas digne de confiance.

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