Quatre mois après le scrutin présidentiel, l’ancien chef de la diplomatie comorienne, Fahmi Saïd Ibrahim, s’est exprimé sur les raisons de son échec à la primaire du principal parti d’opposition, le JUWA, l’emprisonnement de l’ancien président et président d’honneur du parti, Ahmed Sambi, son positionnement au sein du JUWA et l’investiture du président sortant Azali Assoumani dans un entretien qu’il nous a accordé le samedi dernier.
Concernant son positionnement au sein du JUWA, l’ancien candidat à la présidentielle a déclaré qu’il ne prendrait position qu’après avoir rencontré le président d’honneur du parti, M. Sambi, qu’il considère comme la seule personne légitime pour diriger le parti, d’autant plus que le mandat de l’actuel bureau est arrivé à terme depuis 2020.
Interrogé sur la déclaration de Me Mahamoud, avocat de M. Sambi, excluant toute demande de grâce présidentielle pour des motifs politiques, Fahmi Said Ibrahim, en tant que conseiller de M. Sambi, a nuancé cette position : « L’intérêt de mes clients prime. Si Sambi me demandait de solliciter sa grâce, je le ferais. J’espère qu’il sera bientôt libéré car sa situation est injuste. »
S’agissant de la présence de sept chefs d’État à la cérémonie d’investiture, Fahmi Said Ibrahim a reconnu le succès diplomatique d’Azali : « Concernant les élections de janvier 2024, je me conforme à la position du candidat de mon parti. Je ne fais pas partie de ceux qui s’opposent systématiquement à tout. Sur le plan international, Azali a pu se faire élire président de l’Union Africaine (UA). C’est sa réussite. La présence confirmée de sept chefs d’État constituerait un succès supplémentaire. »
Cependant, l’ancien député n’a pas manqué de souligner le bilan catastrophique et l’échec cuisant d’Azali en matière de développement du pays : « Ces 15 années au pouvoir sont un échec. 90 % des jeunes ne reçoivent pas une éducation digne de ce nom. En deux ans, le pouvoir d’achat a diminué de 20 %. Les personnes aux moyens financiers limités n’ont pas accès à des soins adéquats. L’administration est quasi inexistante, aucune réforme structurelle d’envergure n’a été menée et les bases nécessaires au développement du pays n’ont pas été posées. » Il a souligné l’absence de l’Etat dans la santé publique et la privatisation de la santé avec des médecins qui ont des clients et non des patients. Il a toutefois apporté de la nuance en soutenant qu’il y a de très bons médecins, consciencieux et humanistes qui exercent.
A.M
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