Tribune. Géniale, l’idée d’organiser une palabre entre copains à Cineju un samedi.
Merci mon roi d’avoir ravivé en moi le souvenir d’une époque.
L’époque où nous avons bravé les mythes pour aller jouer une pièce de théâtre historico-fictive intitulée « La Vénus noire » à Cineju (en 1993?). MAHAMOUD SALIM HAFI alias Haidar Salim était mon roi et moi son fils.
En résumé, le père s’était retrouvé isolé dans son palais (Cineju) impuissant contre un peuple révolté qui voulait l’arracher, par la force, de sa trône. La forteresse était le dernier rempart d’une royauté agonisante où le fils convoitait le trône avec ses méthodes et son épée. Le palais était animé d’une bouffonnerie ubuesque à la démesure.
Pour illustrer le drame à l’horizon, la fantôme « Bweni Fatima Binti Husune » dans une des tours du palais, rappelait les faits, les mythes et prédisait les jours sombres qui s’annoncent.
Le chorégraphe et metteur en scène avait eu l’ingénieuse inspiration de se servir de Maurice Ravel avec son « Boléro » dans une chorégraphie symbolisant la prise du palais, les dérives d’un pouvoir qui naviguait à vue, le sang coulé pour la préservation d’une lignée royale gangrenée par la lutte de pouvoir, le temps des faux et vrais complots, fratricides s’entremêlent pour accoucher un sombre tableau, le prélude d’une parricide annoncée.
Tout ça n’était que… Historico-fictive.
Choisir ce lieu pour tenir une palabre utile ou inutile maintenant est, à mon avis, pétri de sens que je laisse l’organisateur et les convives interpréter ou préciser.
Je rends un hommage appuyé à mon grand frère Ahamadi Kassai qui interprétait le rôle du bouffon du roi dans cette tragédie.
Hier, Général a probablement versé une larme.
Quand à moi, je dis merci l’artiste.
Quand vas-tu nous remettre sur le plateau juste derrière toi pour jouer la suite de « La Vénus noire »? C’est le même d’il y a environ 28 ans.
Kamal Ali Yahoudha
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