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Pour le ministre de l’Intérieur, les membres du CNT risquent gros

Les Comores sont toujours dans l’attente des résultats définitifs de la présidentielle du 24 mars que la Cour suprême doit proclamer. Après un scrutin contesté et entaché de violences, le président Azali avait été déclaré vainqueur par la Commission électorale. L’opposition ne reconnaît plus le pouvoir et a formé un Conseil national de transition dont le leader a été arrêté.

A Moroni, beaucoup d’habitants décrivent une ambiance tendue, la peur de nouveaux troubles et d’arrestations. Le ministre de l’Intérieur réfute ces témoignages et décrit une situation normale. « Il n’y a pas de dizaines personnes d’arrêtées, ce n’est pas du tout vrai. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a des personnes entendues par la gendarmerie », admet cependant Mohamed Daoudou.

Le ministre reconnaît que Soilihi Mohamed, un ex-colonel de l’armée, a été arrêté. Surnommé « Campagnard », il préside le Conseil national de transition, créé par l’opposition pour contester l’élection. A écouter Mohamed Daoudou, l’ancien haut gradé et les membres du CNT risquent gros. « Il a appelé à la violence, à l’insurrection, à la rébellion. Il y a des documents, des éléments tangibles. Il a signé, avec une liste de personnes. Malheureusement, parmi ces personnes il y a des candidats… Des anciens candidats. Ces gens-là l’ont soutenu. Ils ont sorti une déclaration appelant à la violence, à la rébellion, à l’insurrection. Ils doivent répondre [de leurs actes] », affirme le ministre de l’Intérieur.

« Ce qui est sûr », conclut-il, c’est que le gouvernement ne laissera pas « le désordre s’installer ». Et va prendre ses « responsabilités » face à « toute tentative de déstabilisation ou de nature à semer le trouble ».

L’opposition craint que le pouvoir n’utilise l’attaque, jeudi, du camp militaire de Kandani par un officier évadé, pour lancer d’autres interpellations. Mohamed Daoudou affirme en tout cas que des complices sont peut-être encore en liberté : « Mon impression, c’est qu’il y aura des responsables. L’enquête établira les responsabilités des uns et des autres. Et après, il y aura sûrement un procès. »

Samedi, une perquisition a d’ailleurs été menée et un ordinateur saisi au domicile de « Campagnard ». Son remplaçant au CNT, Mouigni Baraka, a lui été convoqué à la gendarmerie.

RFI

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1 commentaire sur Pour le ministre de l’Intérieur, les membres du CNT risquent gros

  1. C’est facile de bricoler pour nuire les autres.

    À Anjouan,des urnes ont été remplies de bulletins avant le commencement du scrutin du 24 mars 2019.Surement des buletins cochés d’un seul candidat.Cela a causé blessés et mort,une déstabilisation du scrutin ,donc du pays.Le ministre de l’intérieur,vous avez deux yeux sûrement différents.
    Ces gestes faits au début du scrutin,c’est faire annuler ces bureaux de vote(c’est donc bohicoter ce scrutin).Le ministre de l’intérieur n’a pas vu cela.Bravo!Et continuer comme ça.Bon courage!J’attends à vous féliciter. Voilà l’emergence qui continue sans fin.

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