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Perpétuité contre Sambi et Mamadou : Un réquisitoire outrancier

Le commissaire du gouvernement près la Cour de sureté de l’État a requis la prison à perpétuité contre l’ancien président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi et l’ancien vice-président Mohamed Ali Soilihi alias Mamadou, poursuivis pour haute trahison dans l’affaire dite de la citoyenneté économique. Un réquisitoire qui choque outre mesure.

Ils ne sont pas encore fixés sur leur sort, mais le réquisitoire du commissaire du gouvernement près la Cour de sureté de l’État diffuse son onde de choc à tout le pays. Voire au-delà. L’ancien président Ahmed Abdallah Sambi ainsi que l’ancien vice-président Mohamed Ali Soilihi, alias Mamadou, pourraient se voir condamnés à la prison à perpétuité si la Cour de sureté qui rendra son verdict lundi 28 novembre prochain, devait suivre le réquisitoire du commissaire du gouvernement qui a requis la peine la plus lourde. Mohamed Djouneid, puisqu’il s’agit de lui, soulève la « haute trahison au peuple comorien » pour justifier la sévérité de sa demande. Sambi, rappelons-le, tout comme Mamadou, est poursuivi de haute trahison dans l’affaire de vente de passeports comoriens à des bédouins du Golfe. La premier, qui s’est présenté devant la Cour à l’ouverture du procès le 21 novembre a préféré claquer la porte que de se faire juger par une « Cour illégale », et dont les conditions pour un procès équitable « ne sont pas réunies ». Quant au second, il est jugé par contumace comme il est miraculeusement parvenu à s’envoler pour Paris à quelques jours seulement du procès.

« Lui, président à vie. Quant à celui qui gêne, prisonnier à vie », écrit sur le ton de l’ironie le rappeur engagé Cheikh MC. Beaucoup sont ceux qui trouvent que ce procès tant attendu ait fini en queue de poisson. « Se débarrasser des opposants politiques gênants est donc l’aboutissement de quatre années d’enquête ? Où sont les milliards de francs du peuple comorien dont vous nous avez parlés à longueur de journée ? ». Le procès qui aurait pu éclairer l’opinion publique sur la vérité et rien que la vérité, en permettant des débats contradictoires avec les principaux inculpés, en particulier l’ex-président Sambi, n’a pas eu lieu. Dommage. Pourtant en tant que justiciable, Sambi était dans son droit le plus absolu d’exiger les conditions d’un procès équitable, comme il l’a clamé lui-même avant de quitter le palais de justice. Pourquoi lui refuser ce droit fondamental, en organisant un « simulacre » qui n’honore pas le pays ? Rien ne saurait justifier cette tournure rocambolesque qu’a prise cette affaire politico-judiciaire, privant ainsi aux comorien leur droit de connaitre la vérité.        

Andjouza Abouheir / LGDC 

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