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Pénurie du riz ordinaire : Un sac entre 9.000 et 10.000 francs si on arrive à le trouver

La situation est grave, très grave pour le citoyen lambda. Le riz ordinaire reste introuvable, sinon à un prix qui dépasse l’entendement. Normalement, le sac de riz ordinaire de 25kg coûte 7000fc, mais avec la situation actuelle, si on le trouve, le prix se discute entre 9.000 et 10.000 francs.

Depuis presque un mois, il est difficile pour le citoyen lambda de se procurer du riz ordinaire de 25 kg. Ce produit de base pour les Comoriens est devenu introuvable dans les magasins et les épiceries. Ni chez les grossistes ni chez les détaillants. Dans cette période des Mashuhuli (festivités des grands mariages), le riz ordinaire manque. Et on est obligé d’acheter du riz de luxe. Pour comprendre l’origine de la situation et savoir quand est-ce que cela va être résolu, Al-watwan a essayé d’entrer en contact avec l’Office national d’importation et de commercialisation du riz (Onicor), mais en vain. De même, l’Onicor n’a fait aucun communiqué pour expliquer la situation. Silence radio. Etonnant !

En tout cas, sur le terrain, la situation reste tendue. Et une crise se fait sentir. Rencontré hier à Volovolo, Saïd Mhoudine raconte qu’il est parti du quartier Mbuzini, a contourné le quartier du petit marché, passé à Magudju et tous les magasins et boutiques de Volovolo. “Rien, je n’ai vu aucun sac de riz ordinaire nulle part”, a-t-il fait savoir avant de se rappeler que dans son quartier, il y a un commerçant dont le magasin est bondé de sacs de riz ordinaire mais il refuse de vendre sous prétexte que ceux-là sont déjà vendus, selon lui.

7.000, 8.000, 9.000 puis 10.000 …..le sac

Pour manger, sa mère est obligée d’acheter du riz de luxe qui coûte entre 1.200 et 1.250 francs le kilogramme. Quant à son petit commerce de galettes à base du riz, le business est suspendu jusqu’à nouvel ordre.Pour Ben Ali, cela fait une semaine qu’il fait le tour de la capitale à la recherche de la moindre trace d’un sac de riz ordinaire. “Quelqu’un m’a informé qu’il a un ami qui peut m’en trouver un, mais à 9.000 francs. J’ai également un voisin prêt à m’en fournir un également mais à 10.000 francs”, a-t-il mentionné.

Pendant notre discussion avec Ben Ali, un homme est passé devant nous avec un sac de riz sur son épaule. Tout le monde s’est dirigé vers lui pour lui demander où il l’a acheté. Le quinquagénaire a répondu que cela lui vient d’un ami qui l’a acheté la semaine dernière au village à 7.500 francs plus 500 francs de frais, soit à 8.000 francs. A côté, un jeune homme, simplement vêtu avec un jean noir et tee-shirt rouge avec une casquette qui cachait à moitié son visage, disait à un groupe de gens qu’il peut leur trouver chacun un sac de riz, mais à 10.000 francs l’un.

On se croirait à un marché noir ou à une vente d’un produit illicite qui se discute en secret. Un collègue m’a indiqué un commerçant prêt à réagir sous l’anonymat. Dès que je me suis présenté, il a refusé disant qu’il a peur des représailles de son fournisseur, c’est-à-dire l’Onicor. “Au début du mois, je me suis procuré quelques sacs à Selea, je peux t’en vendre un à 7.500, mais n’en parle à personne car il m’en reste seulement 5 sacs que j’ai réservés à un ami dont la femme vient d’accoucher”, a-t-il finalement expliqué.
Quand est-ce que cela va se résoudre ? Sommes-nous réellement en situation de sauve-qui-peut ? Peut-on ainsi parler d’une mauvaise gestion dans cette société d’Etat ? En tout cas, pour le moment, la situation est grave. Très grave même. Et pour les citoyens interrogés, “la responsabilité revient en grande partie à l’Onicor”.

Nassila ben Ali/ Alwatwan

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