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Pénurie de Mabawa à Ngazidja

Encore une pénurie de denrées alimentaires. Depuis quelques semaines, la rareté des ailes de poulet s’intensifie à Moroni. D’après un importateur de la place, la situation va peut-être revenir à la normale d’ici janvier. En attendant, il faut s’armer de patience ou avoir assez d’argent pour s’offrir un carton de précieux « mabawa » au marché de Volovolo.

Le quotidien du comorien est de plus en plus difficile. À peine sorti d’une crise alimentaire liée à la pénurie de riz, une autre s’invite. Depuis quelques semaines, les ailes de poulet, aliment le plus consommé des Comoriens, sont devenues la perle rare. Il est très difficile de s’en procurer chez les commerçants. La Gazette des Comores a fait un petit crochet dans les grandes surfaces, malheureusement ce produit carné est quasi-introuvable ces derniers jours.  Selon un importateur de la place, la situation va peut-être se décanter en janvier. « Il y a tout un contexte à tenir compte, la question des exportations, la grippe aviaire qui touche  l’Europe, alors que certains commandent dans cette zone. Il y a aussi l’augmentation des cours des matières premières. Mais d’ici janvier, la situation devrait revenir à la normale », confie-t-il. En effet, le pays importe deux catégories d’ailes de poulet, celles qui ont une couleur jaune venant de France dont la taille est un peu plus grosse par rapport à celles qui sont blanches et petites venant du Brésil.

En attendant  il faut avoir une armure d’acier ou être riche pour manger du mabawa. En effet,  ceux qui  sont chanceux ont dû faire le marathon à Volo-volo pour avoir un carton au prix de 25.000 KMF soit 50 euros, le prix unitaire au lieu de 17.500 KMF. « C’est hallucinant,  j’organise un mariage je n’avais pas le choix, le carton de mabawa m’est revenu à 25.000. Doit-on vivre ainsi jusqu’à quand ? Le gouvernement doit faire quelque chose » s’indigne au téléphone Fatima Mmadi, avant d’ajouter, « où sont les régulateurs des prix, on nous a dit que ces ailes viennent d’Anjouan. Pourquoi les contrôleurs n’inspectent pas. Chacun fixe le prix comme bon lui semble dans ce pays». 

Quant à la résidente d’Ikoni, croisée dans un supermarché, elle parle d’une situation  chaotique. « Cela fait longtemps que je n’ai pas vu la couleur des ailes de poulet.  Je me suis résignée au risque d’acheter des ailes pourries », déplore-t-elle. Si celle-ci s’est résignée d’autres se dirigent vers les poissonniers. Mais encore une fois, il faut au moins avoir un billet mauve (5000 KMF) dans son portefeuille pour calmer le souffle. 

Andjouza Abouheir / LGDC 

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