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ORTC: Faute grave ou règlement de comptes ? Le licenciement qui scandalise 

Un document signé le 10 juin 2025 par le Directeur général de l’ORTC, Assoumani Hablani, annonce sans ménagement le licenciement pour faute grave de la journaliste Soïfia Hassane. Un choc pour de nombreux téléspectateurs, mais surtout un malaise dans les milieux journalistiques et au sein même de l’ORTC, où cette professionnelle respectée a exercé avec passion et rigueur.

Derrière la froideur administrative du document — décision N°250/08/024/DRTC/DG/AH — se cache un acte lourd de symboles et de conséquences. Le texte évoque des « manquements répétés et injustifiés à ses obligations professionnelles », notamment « l’abandon de poste et le non-respect des procédures de demande d’autorisation d’absence ». Un réquisitoire sévère, mais dont les contours restent étonnamment flous.

Soïfia Hassane, dans une prise de parole mesurée et digne, répond indirectement à ce qu’elle considère comme une attaque déguisée contre sa réputation. « Je ne m’exprime jamais ici sur les difficultés qu’on traverse dans le cadre professionnel, malgré tout ce qu’on vit aujourd’hui à l’ORTC », commence-t-elle, avec retenue.

Mais elle ne peut laisser passer cette décision sans une mise au point : « Cette note, rédigée d’une manière qui donne surtout l’impression qu’elle cherche à porter atteinte à ma réputation, mérite une simple précision. »

Et d’ajouter avec fermeté : « Celles et ceux qui me connaissent savent que les faits décrits ici comme une “faute grave” ne correspondent ni à mes principes, ni à ma façon de travailler. »

C’est la question qui brûle les lèvres de nombreux Comoriens : qu’a-t-elle vraiment fait ? L’ORTC, en optant pour une formulation générale sans faits circonstanciés, entretient le doute. En droit du travail, la faute grave est une notion encadrée, exigeant des preuves claires et des faits objectifs. Pourquoi alors un tel silence sur la nature exacte des absences reprochées ? Pourquoi n’y a-t-il aucune référence à une procédure contradictoire ou à une mise à pied préalable ? Y a-t-il eu un acharnement ciblé ?

Soïfia Hassane ne souhaite pas entrer dans les détails, mais sa phrase en dit long : « Chacun connaît le contexte, moi la première, et beaucoup le perçoivent également. » Cette phrase, qui sonne comme une évidence partagée en interne, laisse entrevoir des tensions profondes, voire des règlements de comptes en coulisses.

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