Dans une interview exclusive avec Nassur Oumouri, spécialiste en économie solidaire, nous plongeons dans la complexité de la corruption aux Comores. Selon Oumouri, cette corruption est unique en raison de son intégration dans la culture traditionnelle et le système d’entraide. Cette intégration rend la lutte contre la corruption plus difficile, nécessitant une approche qui dépasse les réformes politico-administratives habituelles.
Corruption : Un « être-au-monde » aux Comores
Oumouri souligne que la corruption aux Comores dépasse les limites d’une simple pratique illégale. Elle s’est transformée en un mode de vie, souvent pratiquée inconsciemment et parfois même perçue comme justifiable. Cette mentalité s’est infiltrée dans divers aspects de la vie quotidienne, y compris dans des systèmes traditionnels d’entraide comme les tontines.
Solutions proposées : Vers une attitude collective
Pour combattre ce fléau, Oumouri propose la création d’une institution tripartite nationale, impliquant un contrôle comptable strict des administrations, une éducation précoce contre la malhonnêteté, et une vigilance citoyenne accrue. Il met en avant l’importance de l’enseignement des valeurs telles que la probité, l’intégrité, et la neutralité dès l’école.L
La corrélation entre développement économique et corruption
Oumouri souligne que la réduction de la corruption est intrinsèquement liée au développement économique, mais il critique la dépendance excessive aux aides étrangères. Il préconise une stratégie économique plus complexe, incluant la lutte contre la corruption comme préalable à l’attraction des investissements étrangers.
Said Hassan Oumouri
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