Le scandale d’adultère qui a coûté son poste au chef de la CIA, David Petraeus, et s’est étendu au chef de la coalition en Afghanistan, s’est invité mercredi 14 novembre à la première conférence de presse de Barack Obama depuis sa réélection il y a huit jours. Mais ce rendez-vous a également logiquement été consacré aux négociations budgétaires à venir avec le Congrès.
- « Mur budgétaire »
Barack Obama s’est dit « ouvert au compromis » avec l’opposition républicaine au Congrès pour trouver une solution qui permette aux Etats-Unis de sortir de l’impasse budgétaire. Il a affirmé être « très désireux » de trouver une solution en matière fiscale, mais a prévenu qu’il souhaitait toujours mettre fin aux exonérations fiscales dont bénéficient les plus riches – mises en place par son prédécesseur républicain George Bush – et que ce point devrait figurer dans l’accord.
Pour le président et le Congrès, il s’agit d’éviter le « mur budgétaire », c’est-à-dire l’entrée en vigueur automatique de coupes dans les dépenses publiques et de hausses d’impôts pour tous les ménages début 2013, conséquence – potentiellement funeste pour la reprise économique – de l’expiration de mesures temporaires.
- Syrie
Le président a affirmé qu’il n’était pas prêt à reconnaître l’opposition syrienne comme gouvernement en exil tout en se disant « encouragé » par l’unification des opposants. « Nous ne sommes pas prêts à les reconnaître comme une sorte de gouvernement en exil, mais nous pensons que c’est un groupe représentatif », a-t-il ajouté.
- Immigration
Le président américain a annoncé l’introduction au Congrès d’un projet de loi sur la réforme du système d’immigration peu après sa seconde investiture, prévue le 20 janvier, a-t-il précisé. Le président a évoqué « certaines conversations qui commencent à prendre forme entre sénateurs, représentants au Congrès et [son] équipe » sur ce sujet, et a rappelé sa conception d’une « réforme complète de l’immigration ».
Une telle réforme, poussée par M. Obama fin 2010, avait échoué au Congrès à cause de l’opposition des républicains. Mais certains élus conservateurs ont laissé entendre qu’ils seraient plus flexibles à ce sujet depuis que les élections du 6 novembre ont montré que les électeurs d’origine hispanique avaient voté en masse pour les démocrates.
- Démission de Petraeus de la CIA
Le président a par ailleurs affirmé que le scandale qui a coûté sa place au directeur de la CIA David Petraeus n’avait pas, à sa connaissance, eu de conséquences sur la sécurité nationale des Etats-Unis. Le président a toutefois remarqué qu’une enquête était en cours. « Je ne veux pas faire de commentaires sur les détails de l’enquête », a-t-il ajouté.
M. Petraeus, général à la retraite, a démissionné vendredi de la tête de l’agence américaine du renseignement après avoir reconnu une liaison adultérine avec sa biographe. Ce scandale a pris de l’ampleur avec la mise en cause du général John Allen, commandant des forces de la coalition en Afghanistan. Sa nomination au commandement suprême de l’OTAN a été suspendue mardi par M. Obama après l’ouverture d’une enquête sur des courriels déplacés que le chef militaire aurait échangé avec une femme, amie du couple Petraeus.
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