Le démographe français Hervé Le Bras a récemment affirmé que Mayotte aurait dû rester comorienne, qualifiant son appartenance à la France d’ »aberration historique ». Selon lui, l’île partage plus de liens culturels et linguistiques avec l’archipel comorien qu’avec la métropole.
Cette déclaration a provoqué une forte indignation, notamment de la part de Manuel Valls, qui juge cette proposition « vaine et blessante ». Pour lui, les Mahorais ont clairement exprimé leur attachement à la France lors des référendums successifs, et remettre en question ce choix est une insulte à leur souveraineté.
Hervé Le Bras justifie sa position en évoquant les difficultés socio-économiques de Mayotte et la pression migratoire venue des Comores. Il estime qu’un rattachement à l’archipel voisin pourrait réduire ces tensions. Pourtant, cette vision ignore les avancées obtenues grâce au statut de département français.
Sur le plan politique, cette hypothèse est irréaliste. La France a toujours affirmé que Mayotte resterait française, tandis que les Mahorais refusent toute réintégration aux Comores, où les conditions de vie sont bien plus précaires.
Cette polémique illustre un débat récurrent, opposant des considérations géopolitiques à la volonté des habitants. Pour eux, l’enjeu n’est pas de redevenir comorien, mais d’obtenir une meilleure reconnaissance et des conditions de vie dignes en tant que territoire français.
Said Hassan Oumouri
Réagissez à cet article