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Manifestation à Paris après les meurtres des trois militantes kurdes

Plus de 10 000 personnes ont défilé pour dénoncer l'assassinat de trois femmes. La Turquie, qui estime qu'il s'agit d'un réglement de compte interne au PKK, demande à la France d'élucider immédiatement les meurtres.

Plus de 10 000 personnes ont défilé dans les rues de Paris, samedi 12 janvier, pour dénoncer l’assassinat de trois militantes kurdes dans la capitale. Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Soylemez ont été retrouvées mortes dans les locaux du Centre d’information du Kurdistan, dans le Xe arrondissement, dans la nuit de mercredi à jeudi. Selon les résultats de l’autopsie, elles ont toutes été tuées de plusieurs balles dans la tête.

Sous la pluie et une nuée de drapeaux dont certains à l’effigie d’Abdullah Ocalan, le leader du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) emprisonné en Turquie, les Kurdes venus d’Allemagne ont rendu un hommage aux trois femmes à l’appel de plusieurs associations.

« Cette agression a eu lieu au moment où les discussions en cours pour trouver une solution au problème kurde en Turquie sont d’actualité, souligne la Fédération des associations kurdes de France (Feyka) dans un appel distribué sur le parcours de la manifestation. L’Etat français a sa part de responsabilité. Si les auteurs de ces délits ne sont pas retrouvés, la France sera considérée indiscutablement comme complice ».

LA TURQUIE DEMANDE UNE ENQUÊTE ET DES EXPLICATIONS

Pour sa part la Turquie, par la voix du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, a exhorté la France à élucider « immédiatement » le meurtre des trois femmes. Il a évoqué la piste d’un règlement de comptes interne au PKK pour expliquer le meurtre, estimant qu’ils pourraient avoir eu pour objectif de saborder les efforts de paix entre Ankara et le PKK. La Turquie a récemment annoncé l’ouverture de discussions avec Abdullah Öcalan, condamné la réclusion à perpétuité et emprisonné sur l’île d’Imrali, au large d’Istanbul.

Lire nos explications Triple meurtre de militantes PKK à Paris: les pistes

M. Erdogan a également critiqué François Hollande, qui avait dit connaître une des trois militantes. « Le président français doit expliquer à l’opinion turque et au monde pourquoi il avait rencontré des membres d’une organisation terroriste », a-t-il poursuivi. Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie et un bon nombre de pays.

« Comment peut-il rencontrer régulièrement ces gens qui sont membres d’un mouvement placé dans la liste de l’Union européenne des organisations terroristes et pour lequel Interpol a émis un avis de recherche », s’est emporté M. Erdogan. « C’est quoi, cette politique? » s’est-il exclamé.

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