
L’affaire entourant la mort du jeune qui avait agressé le président Azali Assoumani plonge les Comores et la diaspora dans un climat de tension et d’inquiétude. Alors que la famille du défunt a trouvé refuge à Mayotte, Maître Saïd Larifou, avocat et soutien de cette famille en quête de protection, fait désormais face à des menaces émanant de partisans de l’extrême droite et de fidèles du président comorien Azali Assoumani, illustrant ainsi la gravité de la situation.
Fanou, jeune comorien, mort alors qu’il était en détention à Moroni. Ce drame a suscité une profonde indignation dans la société comorienne, qui accuse les autorités militaires et étatiques d’être responsables de sa mort. Craignant pour leur sécurité, la famille de Fanou sa mère, sa petite sœur de 8 mois, ses frères et sœurs mineurs, ainsi que son oncle et ses cousins a fui les Comores pour se réfugier sur l’île de Mayotte, espérant y trouver un lieu sûr.
À leur arrivée à Mayotte, la famille a été accueillie par Maître Saïd Larifou, avocat connu pour son opposition au régime d’Azali Assoumani. En prenant la famille sous sa protection, Maître Larifou espérait leur fournir un soutien dans leurs démarches pour obtenir un statut de réfugiés, conformément à la convention de Genève, et leur garantir une certaine sécurité face aux persécutions dont ils se disent victimes.
Menaces et escalade des tensions à Mayotte
Cependant, la situation a rapidement dégénéré. Des militants d’extrême droite, ainsi que des partisans d’Azali résidant à Mayotte, se sont rendus à l’hôtel où séjournaient Maître Larifou et la famille de Fanou. Ces individus auraient menacé l’avocat et sa protégée en public, exigeant que la famille quitte Mayotte dans un délai de 48 heures, faute de quoi ils prendraient des « dispositions adéquates » pour les expulser de force. Ces menaces verbales, proférées en présence du personnel de l’hôtel, soulignent l’ampleur des pressions auxquelles la famille de Fanou et son avocat sont soumis.
Dans un communiqué de presse, Maître Larifou appelle à l’aide internationale pour protéger cette famille en exil, incapable de retourner aux Comores sans risquer de graves répercussions. Il souligne que la famille de Fanou, composée de mineurs et d’adultes vulnérables, se trouve exposée à des persécutions militaires et judiciaires et réclame la mise en place de mesures d’urgence pour leur assurer la sécurité à Mayotte.
L’affaire Fanou ne se limite plus à un drame familial. Elle symbolise désormais une crise politique et humanitaire, mettant en lumière les risques auxquels font face ceux qui osent s’opposer au pouvoir en place. Maître Larifou, en lançant un appel pressant à la protection humanitaire, cherche à alerter sur la nécessité d’une intervention rapide pour garantir la sécurité de cette famille en danger.
ANTUF Chaharane
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