Initialement prévue pour le 10 juin dernier, l’opération de rapatriement a été reportée à trois reprises généralement sans la moindre explication de la part de ses organisateurs, notamment le consulat en collaboration avec le président de la diaspora comorienne de Mahajanga.
Les autorités malgaches ont officiellement rouvert leurs frontières aériennes depuis le 5 mars. Cependant, il n’y a aucune possibilité de prendre un vol direct reliant Moroni au départ de Madagascar. Les passagers doivent transiter par Nairobi ou Addis Abeba, un trajet bien plus onéreux qui peut atteindre 600 euros.
Aussi quand des Comoriens bloqués sur la Grande Île apprennent qu’il était possible de retourner chez eux par la voie maritime à partir de Mahajanga, ils sautent sur l’occasion. Certains font 12 heures de route depuis Antananarivo pour arriver à Mahajanga le mois dernier. Cependant, leur calvaire ne fait que commencer.
L’opération de rapatriement devait s’effectuer sur le bateau « Al-Zahara » le 10 juin. Elle est organisée par le consulat comorien en collaboration avec le président de la diaspora comorienne de Mahajanga. 102 passagers dont 80 adultes et 22 enfants sont concernés. « « Chaque voyageur devait débourser 350 euros. Certes c’est beaucoup d’argent pour un retour simple mais cette somme incluait également les autres charges comme le test anti covid-19 « , a expliqué Nahouza Mohamed Hassan qui suit de près ce dossier.
Pas de nouvelle date
Un mois plus tard, les 102 passagers qui devaient déjà être à Moroni sont toujours bloqués à Madagascar. « Les organisateurs reportent toujours le voyage, généralement à deux jours de la date prévue pour le départ sans explications. Lundi, nous nous sommes rendus à l’agence appartenant au président de la diaspora comorienne de Mahajanga. Sur place, nous avons appris que les passagers partiraient finalement jeudi 7 juillet. Mais à la surprise générale, je me suis rendu compte qu’au lieu d’effectuer des tests rapides anti Covid-19, c’est le vaccin qui leur est administré » a révélé Nahouza.
Selon l’ex-président de la diaspora qui coordonnait les formalités ce jeudi, il s’agirait d’un ordre venant de Moroni qui exigerait un schéma vaccinal complet aux passagers avant tout voyage vers les Comores. » Je leur ai donc déconseillé de voyager aujourd’hui après avoir reçu une injection par peur que des effets secondaires ne se manifestent au cours de la traversée sans possibilité d’une prise en charge appropriée. Problème, aucune nouvelle date n’a été fixée », a expliqué notre interlocuteur. Celui-ci déplore en outre l’absence d’informations concernant le retour aux Comores et le manque de communication entre le consul et ses compatriotes. « Il faut se rendre à l’agence pour obtenir quelques infos », regrette le Dr Nahouza lors de notre entretien.
Contacté, le consul qui se trouve actuellement à Moroni nous a invités « à nous adresser à ceux qui sont sur place », tout en assurant que le bateau lèverait bientôt l’ancre. Il s’est toutefois gardé d’avancer une date.
Abdou Moustoifa
Crédit photo: Al-watwan.net
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