Aux Comores, le paysage de l’importation de riz ordinaire connaît un tournant décisif avec la libéralisation de ce secteur, autrefois dominé par l’Onicor. Aussitôt après la mise en place de la commission d’examen des demandes de licence, de nombreux opérateurs privés se sont empressés de déposer leurs dossiers, espérant obtenir le précieux sésame pour lancer leurs importations.
La libéralisation de l’importation et de la commercialisation du riz ordinaire, décidée par le gouvernement comorien, repose sur l’arrêté conjoint N°24-020/MEIIIE/CAB et 24-039/MFBS/CAB du 7 septembre 2023. Conformément à l’article 8 de cet arrêté, une commission d’examen des demandes de licence a été constituée. Cette instance a pour mission de valider les demandes des opérateurs souhaitant se lancer dans ce secteur désormais ouvert à la concurrence.
Fahardine Issa, secrétaire général de cette commission et chef du service climat des affaires de l’Union des Chambres de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture (Uccia), a déclaré que la commission avait déjà reçu 16 demandes de licence. Parmi ces dossiers, 8 ont été retenus, tandis que les autres demeurent en attente de validation.
Les premiers mouvements d’importation devraient se concrétiser dans les semaines à venir. « Certains opérateurs économiques sont prêts à importer le riz dès le mois d’octobre prochain depuis des pays tels que le Pakistan, l’Inde ou le Vietnam », a précisé Fahardine Issa. Ce changement marque la fin du monopole historique de l’Onicor, l’entreprise nationale qui détenait jusqu’à présent l’exclusivité sur l’importation du riz ordinaire.
La libéralisation ne signifie pas pour autant l’exclusion de l’Onicor. Selon l’arrêté, chaque opérateur privé se voit autorisé à importer un quota minimum de 5 000 tonnes de riz. Quant à l’Onicor, elle conservera un rôle important dans ce secteur, avec un quota annuel fixé à 45 000 tonnes d’ici le 31 décembre 2024. Ce quota sera réduit à 40 000 tonnes pour l’année 2025, puis à 30 000 tonnes en 2026, marquant ainsi une réduction progressive de son poids dans le marché du riz.
Avec ce nouveau cadre légal, le secteur du riz aux Comores entre dans une nouvelle ère de concurrence, offrant aux opérateurs privés la possibilité de se positionner sur un marché essentiel pour la population. Les importations devraient connaître une diversification des sources d’approvisionnement, avec des riz en provenance d’Asie du Sud et du Sud-Est. Reste à voir si cette ouverture se traduira par une baisse des prix ou une meilleure qualité pour les consommateurs locaux, dans un contexte où le riz reste l’un des produits de première nécessité dans le pays.
IBM
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