
En 2023, le président des Comores, Azali Assoumani, a effectué pas moins de 26 déplacements à l’étranger, suscitant des interrogations sur la pertinence de ces voyages fréquents et leurs coûts pour un pays aux ressources limitées comme les Comores.
Bien que certains de ces déplacements puissent être justifiés par son rôle en tant que Président en exercice de l’Union Africaine, un examen plus approfondi révèle qu’Azali était déjà un fervent voyageur les années précédentes. En 2019, par exemple, il a rarement passé un mois complet sur le territoire national, malgré le fait qu’il n’était pas à la tête de l’UA cette année-là.
Selon certaines estimations, le coût de ces voyages pour le trésor public comorien est colossal. Les per diem touchés s’élèvent à 2 millions de kmf (4000€) pour le président et 500 000 kmf (1000€) pour les ministres par jour. En ajoutant les frais d’hébergement dans des hôtels de luxe et les billets d’avion, le coût total pour l’année 2023 s’élève à environ 650 millions de kmf, soit 1,3 million €.
Pour mettre ces chiffres en perspective, cette somme aurait pu être utilisée pour des projets d’intérêt général aux Comores, tels que la construction d’écoles primaires, de dispensaires, d’un amphithéâtre pour l’université ou l’achat d’ambulances. Au lieu de cela, une grande partie du gouvernement passe du temps à l’étranger, accumulant des per diem.
La question demeure : est-ce que les Comores, une nation aux ressources limitées, peuvent vraiment se permettre de tels excès?
ANTUF Chaharane
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