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Les troubles de l’éjaculation chez les hommes comoriens

Après avoir obtenu son bac avec succès en 2019 au Groupe Scolaire Avenir, Aicha Kismi Ibrahim une jeune comorienne de 22 ans, a poursuivi ses études à l’École de médecine et de santé publique à Moroni. Après 3 ans d’études en infirmerie d’État, la jeune femme a choisi « le dysfonctionnement sexuel chez les hommes comoriens » comme thème du travail de fin d’études de sa licence, un sujet pour le moins tabou aux Comores. Dans un entretien avec La Gazette des Comores/ HZK-presse, elle nous parle de ses motivations à choisir ce sujet.

Question : Quand est-ce qu’on peut parler de dysfonctionnement sexuel ?

Aicha Kismi Ibrahim : Le dysfonctionnement sexuel peut provenir de facteurs physiques ou de facteurs psychologiques. Beaucoup de problèmes sexuels résultent de l’association de facteurs physiques et psychologiques. Le dysfonctionnement sexuel est une condition qui couvre n’importe quel problème affectant des phases l’une des de réaction sexuelle, et qui empêche un ou les deux associés d’atteindre la satisfaction sexuelle. Les phases variées du cycle sexuel comprennent l’excitation, le plateau, l’orgasme, et la définition. Le dysfonctionnement sexuel affecte jusqu’à 43% de femmes et 31% des hommes jusqu’au degré variable et est de plusieurs types. Quelques exemples du dysfonctionnement sexuel mâle comprennent le dysfonctionnement érectile, les troubles d’orgasme/ éjaculation, et les constructions de priapisme ou douloureuses. Les problèmes sexuels femelles comprennent la perte d’intérêt pour le sexe, l’orgasme d’extension de difficulté, les pensées négatives pendant le sexe, et la sécheresse vaginale et le serrage entraînant des rapports douloureux.

Question : Pourquoi avoir choisi ce thème ?

A.K.I : Le but principal de mes études est de lever le voile sur les différentes pathologies affectant la normalisation de la pratique sexuelle chez les hommes comoriens. J’ai étudié à partir des données et informations les différents problèmes pouvant affecter la pratique sexuelle chez l’homme.

Question : Chez les hommes, quel type de dysfonctionnement est le plus fréquent ?

A.K.I : Les troubles de l’éjaculation constituent la plus fréquente des dysfonctions sexuelles chez les hommes. Les troubles comprennent l’éjaculation précoce avant ou peu après la pénétration vaginale (éjaculation précoce), l’éjaculation dans la vessie (éjaculation rétrograde), l’incapacité à éjaculer (anéjaculation). La dysfonction érectile est courante chez les hommes d’âge moyen et chez les hommes plus âgés. La baisse de libido atteint également certains hommes

Question : Vous avez fait des études pour devenir infirmière d’Etat. Qu’est-ce qui vous a orienté vers un tel sujet ?

A.K.I : Ce qui m’a motivé à m’orienter vers ce thème ce sont les différents stages universitaires que j’ai effectués au service de santé militaire de Moroni. Alors que j’effectuais trois stages par semestre dans le bureau du médecin généraliste Dr Soubaya Said Salim, par jour l’on pouvait recevoir au moins 3 patients souffrant de problèmes d’érection. Je me sentais marginalisée de mon travail d’infirmière vu que tout ces patients insistaient à ce que je sorte du bureau avant leur examen, le Dr Soubaya Said Salim insistait à ce que j’assiste mais en vain. C’est à partir de là que j’ai compris qu’aux Comores cette maladie n’est pas considérée comme toutes les autres. Après avoir subi cela deux fois successives dans la même journée, j’ai décidé de supplier le 3ème patient qui n’a pas tardé à arriver pour assister à son examen. Après quoi cet homme ne souffrait pas d’impuissance mais plutôt d’une panne sexuelle. Depuis j’ai décidé d’approfondir mes recherches sur le dysfonctionnement sexuel.

Question : Quelle est la différence entre impuissance et panne sexuel ?

A.K.I : On parle de panne sexuelle lorsqu’on rencontre des problèmes d’érection amoindris à court durée plus précisément d’un maximum de trois mois. Si le dysfonctionnement sexuel dépasse les trois mois, nous pouvons parler là d’impuissance. D’ailleurs la panne sexuelle peut être dû au stresse pendant les rapports ou après avoir resté longtemps sans avoir eu de rapport sexuel et c’est une maladie qui peut se traiter facilement parfois même par des simples échanges avec votre partenaire après une consultation.

Question : En vous appuyant sur vos recherches, à quel point ce sujet est tabou aux Comores ?

A.K.I : Il y’a énormément de boulot à faire, il faut une grosse sensibilisation pour faire comprendre que c’est une maladie parmi tant d’autres. Je pense que je suis la seule étudiante à avoir osé traiter un sujet pareil. Lors de mes recherches, je me suis renseigné auprès des archives pour savoir s’il y a une personne qui a travaillé sur ce thème mais je me suis rendu compte que je suis la seule. Difficile d’y croire mais sur 100 hommes que j’ai interrogés, 5 pensent que l’impuissance n’est pas une maladie mais que cela peut être due aux grigris. Lors de mes entretiens, un homme a brusquement levé la main sur moi et a appelé tout ceux qui étaient autour, en criant que je n’étais pas normale et que je n’avais aucun respect ! C’est pour vous montrer à quel point le sujet reste encore un sujet sensible au sein de notre société.

Question : Quelles sont vos ambitions ?

A.K.I : J’aimerais bien bénéficier d’une bourse pour faire mon master et devenir conseillère conjugale et familiale.

Propos recueillis par Soifia Hassan / LGDC

Titre modifié

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